Que faire si mon proche perd l’appétit en maison de retraite ?

Maisons de retraite

Vous avez constaté que votre parent âgé mange de moins en moins, refuse certains plats ou ne semble plus intéressé par les repas ? Ces situations, fréquentes en maison de retraite, inquiètent naturellement les familles. Car, en effet, la perte d’appétit peut être le signal d’alerte d’un mal-être physique, psychologique ou même relationnel. Dans cet article, nous vous aidons à identifier les causes de la perte d’appétit et vous donnons des solutions concrètes à mettre en place pour aider une personne âgée qui refuse de manger et éviter le risque de dénutrition[1].

1 - Comprendre les causes de la perte d’appétit de la personne âgée 

Avant d’agir, il est essentiel de comprendre pourquoi votre parent âgé se détourne de l’alimentation

Votre proche souffre-t-il de problèmes médicaux qui l'empêchent de se nourrir ? 

Chez les personnes âgées en maison de retraite, la perte d’appétit peut être directement liée à des causes médicales : 

  • des troubles digestifs chroniques ou des douleurs abdominales fréquentes peuvent entraîner un inconfort après les repas et conduire à un évitement alimentaire ; 
  • des problèmes dentaires peuvent rendre la mastication douloureuse ; 
  • des troubles de la déglutition, très courants avec l’âge, peuvent être associés à une peur de s’étouffer ; 
  • une perte du goût et de l’odorat peut faire perdre tout attrait pour la nourriture ; 
  • la prise de certains médicaments peut entraîner des nausées et une perte d’appétit.

Évaluer l’état psychologique de votre parent âgé

La perte d’appétit chez une personne âgée ne s’explique pas uniquement par des causes physiques, l’état psychologique joue un rôle tout aussi déterminant. 

En maison de retraite, un senior peut se retrouver confronté à de nombreux bouleversements affectifs tels que : 

  • le départ de son domicile ; 
  • la perte d’autonomie ; 
  • un sentiment d’isolement ; 
  • un deuil récent.

Ces changements profonds peuvent entraîner un état dépressif ou anxieux qui se manifeste notamment par un refus de s’alimenter.

Les causes de la perte d’appétit sont-elles liées à l’environnement de l’EHPAD[2]

En EHPAD[2], le cadre du repas joue un rôle central dans l’envie de manger. Certains éléments peuvent freiner l’appétit tels que : 

  • des horaires fixes peu adaptés au rythme individuel ; 
  • des menus qui ne tiennent pas toujours compte des préférences ou des habitudes alimentaires ; 
  • un manque de stimulation sensorielle

femme senior prenant un repas en EHPAD

2 - Dialoguer avec la Direction et le personnel de l’établissement pour agir rapidement

Dès que vous constatez une perte d’appétit chez votre proche placé en EHPAD[2], il est important de ne pas attendre pour en parler avec l’équipe encadrante : direction, infirmiers, aides-soignants, diététiciens ou encore animateurs.

Ils pourront vous informer sur la manière dont se passent les repas et mettre en place les mesures nécessaires pour anticiper tout risque de dénutrition[1] et personnaliser la prise en charge.

3 - Adopter des solutions pratiques et faciles à mettre en place au sein de la maison de retraite

Pour aider un senior à conserver une alimentation équilibrée, il est essentiel de mettre en place des stratégies simples et efficaces au quotidien.

Stimuler l’appétit du senior en proposant des portions plus petites

Face à une assiette trop pleine, beaucoup de personnes âgées perdent l’envie de manger. Mieux vaut proposer des repas plus légers, mais plus souvent dans la journée. Trois petits repas, accompagnés de collations comme une compote ou un morceau de fromage, permettent de maintenir un apport nutritionnel suffisant sans surcharger le senior. Cette approche respecte son rythme et diminue l’anxiété liée au moment du repas. 

Augmenter la densité calorique des repas

Quand une personne âgée mange moins, son corps reçoit moins d’énergie… et c’est là que le risque de dénutrition[1] commence. Cela peut entraîner une grande fatigue, une perte de muscles, et rendre plus fragile face aux maladies. 

Pour éviter d’en arriver là, il est important de maintenir un certain apport calorique quotidien. Un peu de crème dans la soupe, un morceau de beurre dans la purée ou encore une touche de fromage râpé sur un plat, ces petits ajouts tout simples augmentent l’apport calorique sans changer l’aspect du repas. 

Privilégier les aliments riches en nutriments

Il faut aussi veiller à ce que les repas apportent suffisamment de vitamines, de minéraux et de protéines. Sinon, le risque, ce sont les carences en fer, en calcium, en vitamine D, ou encore en protéines, qui sont essentielles pour garder de la force. 

Ces manques peuvent entraîner de la fatigue, un affaiblissement du système immunitaire, des douleurs musculaires, des chutes plus fréquentes, ou encore des problèmes de mémoire.

Il ne s’agit pas de remplir l’assiette, mais de choisir des aliments qui nourrissent vraiment, même en petites quantités. On peut aussi demander au médecin ou au personnel soignant s’il faut compléter avec des boissons enrichies ou des compléments nutritionnels, selon l’état de santé de la personne.

Créer un moment convivial autour du repas

Le contexte dans lequel on mange influence fortement l’envie de se nourrir. Un repas pris seul, dans le silence, peut devenir une corvée. À l’inverse, manger en compagnie d’un proche ou avec d’autres résidents, dans un cadre agréable, peut transformer l’alimentation en moment de partage. 

Si cela est possible, faites en sorte que votre proche participe régulièrement aux repas dans la salle commune et évite de manger seul dans sa chambre. Vous pouvez également partager ponctuellement un déjeuner avec lui ou lui apporter des aliments qu’il apprécie lors de vos visites.

L’inciter à avoir une activité physique modérée et régulière

Même modérée, l’activité physique stimule naturellement la sensation de faim. Une petite promenade, quelques étirements, ou une séance de gymnastique douce peuvent suffire à relancer le métabolisme. L’exercice améliore aussi la digestion, le sommeil, et stimule les articulations. 

Il est important que cette activité soit adaptée aux capacités physiques de votre proche et réalisée sans contrainte. Certains EHPAD[2] proposent également des ateliers de cuisine-thérapie encadrés par des professionnels. C’est une excellente opportunité pour bouger, se socialiser, et favoriser indirectement une meilleure alimentation.

Comment reconnaître les signes de dénutrition[1] chez une personne âgée ?

La dénutrition[1] est un état sérieux qui doit alerter. Elle peut survenir rapidement si la perte d’appétit se prolonge. Les principaux signes de dénutrition chez un senior[1] sont :

  • une perte de poids significative et rapide ;
  • une fatigue chronique avec des états de somnolence réguliers en cours de journée ;
  • une peau sèche, des cernes marqués, une perte de tonicité musculaire ;
  • une diminution de la mobilité
  • des chutes fréquentes
  • un refus répété de manger même les aliments préférés.

Si vous remarquez plusieurs de ces symptômes, une évaluation nutritionnelle s’impose sans attendre.

Quelle est l’espérance de vie d’une personne âgée qui ne mange pas ? 

L’espérance de vie pour une personne âgée qui ne veut pas manger peut être très réduite, parfois seulement de quelques jours à quelques semaines, selon son état général, son niveau d’hydratation et les maladies chroniques dont il souffre.

Mais chaque cas est unique : une personne peut refuser de manger un jour, puis retrouver progressivement l’appétit si la cause est identifiée et prise en charge. Il est donc essentiel d’agir dès les premiers signes, sans attendre que l’état général se dégrade.

En conclusion, la perte d’appétit chez une personne âgée en maison de retraite n’est jamais à prendre à la légère. Elle peut révéler un malaise profond, une douleur silencieuse ou un simple besoin de changement dans la manière de vivre les repas. En dialoguant avec les soignants, en adaptant l’alimentation et en stimulant doucement votre proche, vous pouvez contribuer activement à son mieux-être au quotidien. 

Causes d’une perte d’appétit chez une personne âgée en EHPAD[2]Solutions à envisager 
Problèmes de digestion, douleurs abdominalesFractionner les repas en privilégiant des petites portions plusieurs fois dans la journée
Difficulté à mastiquerPrendre rendez-vous avec un dentiste pour évaluer l’état dentaire du senior
Troubles de la déglutitionAdapter les repas avec des aliments faciles à avaler tels que des compotes ou des boissons lactées
Nausées dues à la prise de médicamentsRéévaluer les traitements en cours avec le médecin traitant
État dépressif, tendance à s’isoler, troubles du sommeilMettre en place un soutien psychologique personnalisé
Encourager le senior à participer à des activités de groupe
Créer un moment convivial autour des repas

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