En tant que proche aidant, vous êtes confronté à une situation délicate : votre parent âgé a fait une chute, et malgré vos inquiétudes, il refuse d’être assisté ou surveillé. Comment faire pour concilier votre désir de protéger sa santé avec son besoin de maintenir son autonomie ? Cet article aborde les solutions et les stratégies à mettre en place pour gérer cette situation avec bienveillance et efficacité.
Comment réagir lorsqu’un proche âgé qui a fait une chute refuse la surveillance ?
Cela fait plusieurs fois que votre parent âgé chute et vous aimeriez qu’il soit surveillé pour garantir sa sécurité ? C’est légitime, mais avant tout, il est important de rappeler que votre parent est libre de prendre ses décisions, à moins qu’il ne souffre de problèmes cognitifs qui altèrent son jugement. Imposer une surveillance n’est donc pas la solution, car cela risque de le braquer et de nuire à la relation de confiance que vous avez construite.
En écoutant ses préoccupations sans jugement, vous pourrez adapter votre approche et proposer une solution qui respecte ses besoins tout en garantissant sa sécurité.
Il peut être utile de lui expliquer, sans dramatiser, les dangers de vivre seul, notamment les risques et les conséquences potentielles d’une chute. Insistez sur le fait que la surveillance n’a pas pour objectif de l’espionner, mais de prévenir d’éventuels accidents. Le but est de rassurer votre parent en lui montrant que vous êtes tout simplement soucieux de son bien-être.

Quelles sont les solutions permettant de garantir la sécurité d’une personne âgée sans être trop intrusif ?
Plutôt que d’imposer une présence permanente, il existe d’autres solutions discrètes et efficaces pour prévenir les risques et préserver la sécurité du senior.
Installer des dispositifs de détection de chutes
Les dispositifs d’alarme, tels que les montres connectées ou les bracelets avec bouton SOS, sont une excellente solution pour assurer une surveillance discrète. Ces dispositifs peuvent alerter les proches ou un centre d’assistance en cas de chute, tout en permettant à la personne âgée de maintenir son autonomie.
Aménager son environnement
Plutôt que d’imposer une surveillance, il est souvent plus efficace de réduire les risques de chute en adaptant le domicile du senior. Vous pouvez améliorer la sécurité de son logement en :
- installant des rampes d’appui le long des couloirs et des escaliers ;
- posant des tapis antidérapants dans la salle de bain ;
- veillant à un éclairage suffisant pour éviter les zones d’ombre propices aux accidents la nuit ;
- installant un siège de douche, des barres de maintien près du lit et des détecteurs de mouvement.
Ces améliorations permettent de limiter les risques sans imposer de présence humaine. En créant un environnement sécurisé, vous réduisez considérablement la probabilité de nouvelles chutes et facilitez le quotidien du senior sans qu’il ne ressente une perte de liberté.
Avoir recours à la téléassistance
Pour les seniors qui refusent une aide physique, les services de téléassistance sont une alternative intéressante.
Il s’agit de dispositifs connectés qui permettent de surveiller à distance l’état de santé d’une personne âgée. Certains systèmes utilisent des capteurs de mouvement installés dans la maison pour détecter des anomalies telles qu’une longue période sans déplacement. D’autres dispositifs fonctionnent via une application mobile permettant aux proches de vérifier que tout va bien, sans avoir besoin de contact direct permanent.
Engager une aide à domicile[3]
Si votre parent refuse une surveillance constante, une bonne alternative peut être de faire appel à une aide à domicile[3] quelques heures par jour. Cette personne peut assurer une présence rassurante, l’aider dans certaines tâches à risque comme la toilette ou la cuisine, et intervenir en cas de besoin. L’avantage est que l’aide est ponctuelle et que le senior conserve une grande partie de son autonomie.
Encourager la participation à des activités extérieures
L’isolement peut aggraver le refus d’aide chez une personne âgée. En encourageant votre parent à sortir et à socialiser, vous pouvez indirectement améliorer sa sécurité.
Des activités physiques adaptées comme la marche, la gymnastique douce ou l’aquagym aident à renforcer les muscles et l’équilibre, et réduisent le risque de chutes.
La participation à un club ou à des ateliers intergénérationnels permet de briser la solitude. Un senior actif et entouré sera généralement plus enclin à accepter des solutions de prévention et d’accompagnement que s’il est isolé et méfiant.

Que faire lorsque la situation devient critique et que le senior refuse toujours de l’aide ?
Lorsque la situation devient préoccupante et que votre proche continue de refuser toute aide, sachez qu’il existe des alternatives adaptées à son niveau d’autonomie et à ses besoins.
Faire appel à un professionnel de santé
Tout d’abord, il peut être judicieux d’impliquer son médecin de famille ou son infirmier. Ce sont des experts et à ce titre, ils sont plus à même d'aborder la situation de manière rationnelle et détachée, et d’apporter des explications médicales objectives et des conseils. Ils sont capables d’évaluer la situation avec un regard extérieur et d’aider à identifier les solutions les plus adaptées à la perte d’autonomie de leur patient.
Proposer une transition en douceur
Plutôt que d’imposer un changement radical, il peut être bénéfique d’envisager une entrée progressive en établissement spécialisé. Certains EHPAD[1] proposent des séjours temporaires ou des accueils de jour. Cela donne l’opportunité de rencontrer d’autres résidents, de s’acclimater aux lieux et de mieux comprendre les avantages d’un encadrement professionnel. Cette démarche aide souvent à lever les angoisses et à éviter un refus systématique.
Explorer les solutions alternatives
Si la maison de retraite est perçue comme une contrainte insurmontable, il existe d’autres options d’hébergement temporaire adaptées aux personnes en perte d’autonomie :
- l’accueil familial permet au senior d’être hébergé chez un accueillant familial agréé par le Conseil départemental, dans un cadre plus intime et chaleureux ;
- l’habitat inclusif est conçu pour les seniors qui souhaitent conserver un maximum d’indépendance, il propose un logement adapté avec des espaces partagés et un suivi médico-social ;
- les résidences services seniors offrent un bon compromis entre autonomie et sécurité, avec des appartements privatifs et des services à la carte tels que la restauration, l’assistance médicale, les animations ou encore le ménage.
Envisager la mise sous tutelle[4] en cas d’incapacité de discernement
Si le refus d’aide est lié à une altération des capacités cognitives, il peut être nécessaire de protéger votre proche légalement. S’il n’est plus en mesure de prendre des décisions éclairées et qu’il met sa sécurité en danger, la mise sous tutelle[4] ou curatelle[5] peut être une solution.
Cette mesure judiciaire permet de nommer un tuteur (un proche ou un professionnel) chargé de veiller à la gestion des actes du quotidien et de prendre les décisions essentielles pour son bien-être. Une évaluation médicale sera nécessaire pour établir le degré de dépendance[6] et la nécessité d’une protection juridique.
La sécurité des proches est une priorité, surtout lorsqu’ils vieillissent et deviennent plus vulnérables. Heureusement, il existe des solutions adaptées pour réduire les risques sans trop nuire à l’indépendance du senior. L’essentiel est d’ouvrir le dialogue, d’expliquer les avantages des différentes options et surtout éviter d’imposer l’une ou l’autre des alternatives, afin qu’il puisse accepter l’accompagnement en toute sérénité.
1 Commentaire
Rousic
25 Mar 2025Vous avez oublié la (7) le droit de partir (mourir) sans l’avis de personnes !!! J’ai 68 ans et personne ne décidera à ma place