L'amélioration constante des soins et de l'accompagnement des personnes âgées au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est devenue une priorité de notre société. Face à cette exigence croissante, le modèle PATHOS[1] émerge comme un outil novateur et indispensable, offrant une approche personnalisée et efficace pour répondre aux besoins des résidents. Dans cet article, nous explorerons en profondeur le rôle et le fonctionnement du modèle PATHOS[1] en EHPAD[2], mettant en lumière son utilité fondamentale dans l'optimisation de la qualité des soins et l’évaluation de la dotation budgétaire des maisons de retraite.
Qu’est-ce que le modèle PATHOS[1] ?
L’acronyme PATHOS[1] se décompose en « Pathologies » et « Soins ». Il s’agit d’une méthodologie d’évaluation médicale personnalisée, destinée à guider les soins dispensés aux résidents des EHPAD[2] ainsi qu’à évaluer le budget nécessaire pour que chaque individu puisse bénéficier d’une prise en charge adaptée à son état de santé et de dépendance[4].
Le modèle PATHOS[1] a été mis en place par le Syndicat national de gérontologie[5] clinique (SNGC) et le service médical de la Caisse nationale de l’assurance maladie en 1997. Depuis 2010, il est géré par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).
Quel est le rôle du PATHOS[1] en EHPAD[2] ?
La coupe PATHOS[1] est cruciale pour les directrices et directeurs d'EHPAD[2], car elle conditionne le montant du budget alloué par l'ARS à l’établissement pour les cinq prochaines années.
Importance de l’évaluation des résidents en maison de retraite médicalisée
L'évaluation des résidents en maison de retraite médicalisée permet de cerner leurs besoins de manière approfondie, contribuant ainsi à une prise en charge optimale.
Au niveau individuel
Grâce au modèle PATHOS[1], les résidents des EHPAD[2] sont évalués individuellement par le médecin coordonnateur[6]. L’outil l’aide à qualifier et à quantifier les besoins de chacun, permettant aux équipes soignantes d'adapter les soins et le niveau de surveillance de manière personnalisée. Cela favorise non seulement le bien-être physique et mental des résidents, mais contribue également à une meilleure qualité de vie en répondant de manière précise à leurs besoins particuliers.
Au niveau collectif
Au niveau collectif, le modèle PATHOS[1] devient une référence incontournable pour l'élaboration des programmes de soins au sein de l'établissement.
Les évaluations individuelles, regroupées, permettent d'obtenir le PATHOS[1] Moyen Pondéré (PMP) de l’EHPAD. Cette somme de scores PATHOS[1][2] individuels multipliée par le nombre de résidents présents détermine le budget alloué par l'ARS années. Plus le score est élevé, plus le budget alloué est conséquent.
Ainsi, le PATHOS[1] au niveau collectif devient un outil stratégique pour la direction de l’EHPAD[2] dans la gestion des ressources financières, des moyens humains et matériels.
Le rôle du médecin coordonnateur[6]
L'évaluation de la perte d'autonomie et des besoins médico-techniques des résidents est effectuée par le médecin coordonnateur[6] de la maison de retraite.
Une fois que les observations sont approuvées par un médecin désigné par le directeur général de l'Agence Régionale de Santé (ARS), elles sont consignées dans l'application GALAAD du CNAS, utilisée pour le suivi des "coupes AGGIR[7]-PATHOS[1]".
Ces données contribuent également à une analyse nationale des besoins et des pathologies en EHPAD[2], permettant d'ajuster la politique de médicalisation et de prise en charge des résidents en établissement.
Le lien entre le modèle PATHOS[1] et la grille AGGIR[7][8]
Le modèle PATHOS[1] et la grille AGGIR[9][8][7] (Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources) sont complémentaires.
Alors que la grille AGGIR[8][7] se concentre sur la mesure de la perte d’autonomie et de facto sur la capacité de la personne âgée à réaliser les actes essentiels de la vie courante, le PATHOS[1], lui, permet d’évaluer les besoins médicaux spécifiques de chaque individu en offrant une vision détaillée de leur santé physique et mentale.
Ces deux outils combinés offrent une vision complète des résidents en EHPAD[2] et facilitent la répartition équitable des ressources humaines et matérielles au sein des établissements.
Comment se matérialise le modèle PATHOS[1] ?
Le modèle PATHOS[1] s’articule autour de trois variables.
Les 50 états pathologiques
Le modèle PATHOS[1] identifie 50 états pathologiques différents, permettant une classification précise des besoins médicaux des résidents :
- maladies cardio-vasculaires : hypertension, insuffisance cardiaque, maladies coronariennes, etc.
- maladies respiratoires : bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), asthme, insuffisance respiratoire, etc.
- pathologies neurologiques : maladie d'Alzheimer[10], démence, accident vasculaire cérébral (AVC[11]), etc.
- maladies endocriniennes : diabète, hypercholestérolémie, obésité, etc.
- pathologies musculo-squelettiques : arthrose[12], ostéoporose[13], polyarthrite rhumatoïde.
- troubles psychiatriques : Dépression[14], troubles anxieux, troubles cognitifs.
- maladies infectieuses : Infections respiratoires, infections urinaires, infections cutanées, etc.
- maladies uro-néphrologiques : insuffisance rénale, incontinence[15].
- pathologies digestives : maladie de Crohn, syndrome du côlon irritable, cirrhose.
- affections dermatologiques : psoriasis, escarre[16], dermatite, ulcères cutanés, etc.
- autres domaines pathologiques : cancers, maladies oculaires, etc.
Cette diversité reflète la complexité des profils de santé rencontrés en EHPAD[2].
Les 12 profils de soins
Une fois que l’état pathologique du patient est déterminé, celui-ci entre dans l’un des 12 profils de soins qui vont de l’absence de traitement ou de surveillance médicale à la nécessité de soins lourds (lorsque le pronostic vital est engagé), en passant par le besoin de rééducation fonctionnelle, la surveillance épisodique, les soins de prise en charge psychiatrique ou encore les soins locaux de plaies complexes.
Les 8 postes de ressources
Les postes de ressources font référence aux niveaux de soins requis et aux moyens mis à disposition pour y répondre de manière adéquate. Au nombre de huit, ils sont essentiels pour garantir une prestation de soins complète et de qualité.
- soins de gériatrie[17] ;
- soins de psychiatrie ;
- soins infirmiers ;
- rééducation ;
- psychothérapie ordonnancée (psychologue, psychomotricien) ;
- actes de biologie ;
- actes d’imagerie ;
- pharmacie et petit matériel.
Comment fonctionne le modèle PATHOS[1] concrètement en EHPAD[2] ?
Le modèle PATHOS[1] est utilisé en complément de la grille AGGIR lors de l'évaluation initiale d'un résident nouvellement admis en maison de retraite médicalisée[8][7]. Il permet aux professionnels de santé d'identifier ses besoins spécifiques en termes de soins et de surveillance. Cela inclut la définition de son niveau de dépendance[4], la présence de pathologies spécifiques et d'autres facteurs influençant son niveau de prise en charge.
En outre, le modèle PATHOS[1], en déterminant les besoins de l’ensemble des résidents d’un établissement, permet d’évaluer les exigences en termes de personnel soignant et d’identifier les divers moyens à mobiliser.
Actualités sur le modèle PATHOS[1]
La réforme du modèle PATHOS[1], prévue pour 2024, vise à remédier aux critiques concernant son manque de précision et de flexibilité dans l'évaluation de la dépendance des résidents en Ehpad[2][4].
Cette mise à jour se concentre sur une approche encore plus individualisée, tenant compte des besoins spécifiques de chaque résident. L'objectif est d'améliorer l'allocation des ressources, en prenant en compte la santé physique, mais également le bien-être psychologique et social de chaque individu.
Cependant, la réforme soulève des défis, notamment l'adaptation des établissements et la question de l'équité dans la répartition des fonds, notamment pour les Ehpad[2] en zones défavorisées. La réussite de cette actualisation dépend d'une préparation minutieuse et d'une collaboration étroite entre les différents acteurs du secteur.
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