GIR 2 : quelle prise en charge et espérance de vie?  

GIR 2 Quelle prise en charge et espérance de vie
Maisons de retraite

Avec l'avancée en âge, la baisse de l'autonomie est une réalité inévitable pour de nombreuses personnes âgées en maison de retraite ou à domicile. Cette diminution des capacités fonctionnelles entraîne un besoin accru de prise en charge et d'assistance dans les activités de la vie quotidienne, avec un impact direct non seulement sur la qualité de vie, mais aussi sur l'espérance de vie des seniors. Le Groupe Iso-Ressources (GIR[1]) est un outil crucial en France pour évaluer et classifier le niveau de perte d'autonomie, le GIR[1] 2 représentant un stade spécifique de cette dépendance[2].

Cet article explore en détail la prise en charge des personnes classées en GIR[1] 2 ainsi que les implications de cette classification sur l'espérance de vie des personnes âgées.

Qu’est-ce que le GIR[1] 2 ?

Le GIR[1] 2 est une classification définie par la grille AGGIR[6][5] (Autonomie Gérontologie Groupe Iso-Ressources), utilisée pour évaluer le degré de dépendance des personnes âgées. Tel que défini par l’annexe du décret 2008-821 du 21 août 2008, le GIR[1][7][2] 2 est composé de deux sous-groupes principaux :

  • personnes confinées au lit ou au fauteuil avec des capacités mentales relativement préservées dont la perte d’autonomie physique nécessite un accompagnement pour la majorité des actes de la vie quotidienne et une surveillance constante. Ces seniors ont besoin d’une aide régulière tout au long de la journée, y compris la nuit ; 

  • personnes dont les fonctions mentales et cognitives sont altérées, mais avec des capacités motrices préservées, nécessitant une certaine stimulation pour accomplir des activités corporelles. En raison de leur mobilité combinée à un déclin cognitif grave, elles sont susceptibles de se mettre en danger, nécessitant une surveillance constante. La prise en charge de ces personnes se concentre sur la gestion des troubles du comportement et l’assistance régulière pour certains actes précis.

homme senior classsé en GIR 2 en lit médicalisé en EHPAD

Les résidents atteints de maladies neurodégénératives ou de démence, avec un déclin cognitif modéré à sévère, sont souvent classés en GIR[1] 2. Une personne âgée, alitée ou confinée dans un fauteuil, tout en conservant la plupart de ses fonctions mentales, sera également classée en GIR[1] 2.

Comment les personnes en GIR[1] 2 sont-elles prises en charge ?

La prise en charge des personnes en GIR[1] 2 est essentielle pour garantir leur bien-être et leur sécurité, qu'elles résident en EHPAD[3] ou à domicile.

En EHPAD[3]

En EHPAD[3], les résidents classés en GIR[1] 2 bénéficient d'une prise en charge adaptée à leur niveau de dépendance[2]. Cela inclut plusieurs aspects essentiels :

  • hébergement : les résidents disposent d'un cadre de vie sécurisé et adapté à leurs besoins, avec des aménagements spécifiques pour faciliter leur quotidien et garantir leur sécurité ; 
  • soins médicaux et paramédicaux : une surveillance médicale régulière est assurée, avec des soins spécifiques prodigués par une équipe soignante composée de médecins, infirmières, aides-soignantes et autres professionnels de santé ; 
  • assistance quotidienne :  les résidents en GIR[1] 2 reçoivent une aide pour les actes essentiels de la vie quotidienne tels que la toilette, l’habillage, l’alimentation et la mobilité. Les auxiliaires de vie et le personnel soignant sont disponibles pour assister les résidents à tout moment, de jour comme de nuit ; 
  • activités sociales et de loisirs : des programmes variés sont mis en place pour maintenir la stimulation cognitive et le bien-être psychologique des résidents. Cela inclut des ateliers thérapeutiques, des activités ludiques, des sorties organisées, ainsi que des séances de kinésithérapie[8] et d’ergothérapie ; 
  • gestion des troubles du comportement : une surveillance constante et des interventions adaptées sont nécessaires pour maîtriser les troubles du comportement. Le personnel est formé pour apporter un soutien approprié et assurer un environnement sécurisé.

À domicile

La prise en charge à domicile d’une personne dépendante nécessite la mise en place d’un plan d’aide et de soins adapté personnalisé, incluant un certain nombre d’heures d’aide par niveau de GIR[1] d’auxiliaires de vie, de professionnels de santé tels que les infirmières, les physiothérapeutes et les aides-soignantes d’un SSIAD[9] (Service de Soins Infirmiers à Domicile). Celui-ci comprend plusieurs éléments clés :

  • aides à domicile : les personnes âgées peuvent bénéficier de l’assistance de professionnels pour les aider dans les tâches quotidiennes telles que s’habiller, s’alimenter, se déplacer à l’intérieur du domicile et réaliser d’autres gestes du quotidien. Cette aide permet de soulager les aidants familiaux et d’assurer une prise en charge optimale ; 
  • équipements spécifiques et adaptation du domicile : du matériel tel que des fauteuils roulants, des barres d’appui, et des lits médicalisés et des aménagements comme l’installation de rampes, de douches à l’italienne et d’autres dispositifs de sécurité permettent aux personnes âgées de vivre en toute sécurité à la maison ; 
  • dispositifs de surveillance : pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[10] ou présentant des troubles cognitifs, des dispositifs anti-fugue[11] et des systèmes de surveillance peuvent être installés pour éviter les dangers et assurer une prise en charge adéquate. 

Les personnes en GIR[1] 2 peuvent également choisir de vivre dans des habitats partagés et accompagnés pour seniors, où elles bénéficient d’un accompagnement adapté, de la présence d’auxiliaires de vie et de services répondant à leurs besoins spécifiques.

Quelle est l’espérance de vie en GIR[1] 2 ? 

L'espérance de vie des personnes en GIR[1] 2 est influencée par plusieurs facteurs, incluant leur état de santé général, leur environnement de vie et les soins qu'elles reçoivent. En 2023, selon les données de la Drees, l’espérance de vie est en moyenne de 85.7 ans pour les femmes et de 80 ans pour les hommes.

Selon les données de fin 2019, une personne de 60 ans peut espérer vivre en moyenne 25,6 années, parmi lesquelles 2,4 années (soit environ 9,5 %) seront passées en tant que bénéficiaire de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).

L'espérance de vie en tant que bénéficiaire de l’APA varie significativement selon le niveau de dépendance[2] évalué par le GIR[1] :

  • 1.5 année pour les personnes en GIR[1] 3 ou 4 ; 
  • 0.9 année pour les personnes en GIR[1] 1 ou 2.

Le lieu d'habitation joue également un rôle crucial : l'espérance de vie est estimée à environ 1,4 ans à domicile, tandis qu'elle est d'environ 1 an en établissement.

Comment fonctionne la grille AGGIR[6][5]

La grille AGGIR[6][5] classe les personnes âgées en fonction de leur degré de dépendance[2], en attribuant un score de GIR[1] de 1 à 6. Chaque niveau reflète le niveau de besoin en aide pour les activités de la vie quotidienne :

  • GIR[1] 1 : personnes totalement dépendantes, nécessitant une aide totale pour tous les gestes de la vie quotidienne (manger, se déplacer, se laver) ; 
  • GIR[1] 2 : comme mentionné, personnes nécessitant une aide importante, mais conservant une certaine autonomie pour certaines activités ; 
  • GIR[1] 3 : personnes nécessitant une aide régulière et fréquente pour la majorité des activités, mais qui conservent une certaine capacité à réaliser quelques gestes quotidiens ; 
  • GIR[1] 4 : dépendance modérée où l'aide est requise de manière régulière, mais moins fréquemment que pour les GIR[1][2] précédents ; 
  • GIR[1] 5 et 6 : personnes partiellement autonomes, nécessitant peu ou pas d'aide pour les gestes de la vie courante, mais pouvant bénéficier d'un soutien ponctuel pour certaines activités spécifiques.

Ces évaluations sont réalisées par des professionnels de santé qualifiés, notamment des médecins coordonnateurs, des infirmiers et des travailleurs sociaux. Ces évaluations sont essentielles pour établir un plan de soins adapté à chaque personne âgée, visant à maximiser son autonomie tout en assurant une prise en charge appropriée selon son niveau de dépendance[2].

Quelles aides pour un GIR[1] 2 ? 

Les personnes classées en GIR[1] 2 bénéficient de plusieurs aides spécifiques pour soutenir leur prise en charge.

L’APA

L’APA est une aide financière destinée à couvrir une partie des dépenses nécessaires pour maintenir l’autonomie des personnes âgées en GIR[1] 2, que ce soit à domicile ou en établissement.

L’APA à domicile

Une équipe médico-sociale du département évalue la perte d’autonomie et établit le plan d’aide personnalisé financé par l’APA. Ce plan peut inclure des aides à la personne, des accessoires médicaux, des aménagements du logement et des solutions de prise en charge temporaire. 

En 2023, le plan d'aide en GIR[1] 2 est plafonné à 1 547,93 € par mois. La participation financière de la personne dépend de ses revenus : 

  • aucune participation pour des revenus mensuels jusqu’à 864,60 €  
  • jusqu’à 90 % pour des revenus entre 864,60 € et 3 184,11 € ; 
  • 90 % pour des revenus au-delà de cette somme.

L’APA en EHPAD[3]

En maison de retraite médicalisée, les résidents en GIR[1] 2 paient un tarif dépendance[2] couvrant les prestations liées à leur perte d’autonomie. L'APA en établissement aide à réduire ce coût. 

Le montant de l'APA est calculé en soustrayant la participation du résident (basée sur ses revenus) du tarif dépendance[2] pour les GIR[1] 1-2. Pour des revenus mensuels inférieurs à 2 635,54 €, seule la participation au tarif dépendance pour les GIR[1][2] 5-6 est demandée.

Le crédit d’impôt[12] au titre de l’aide à la personne

Ce dispositif fiscal permet aux familles de bénéficier d'un crédit d'impôt[12] pour les dépenses engagées en faveur de l’aide à domicile[13], incluant les services d’auxiliaires de vie et autres formes d’assistance. Celui-ci est égal à 50 % des dépenses effectives liées à l’aide à domicile[13], déduction faite de l’APA. Les dépenses annuelles pouvant être déclarées sont plafonnées à 12 000 €, plus 1 500 € par membre du foyer âgé de 65 ans et plus, avec un plafond maximal de 15 000 €. 

La réduction d’impôt[12] pour les séjours en maison de retraite médicalisée

Les résidents classés en GIR[1] 2 ont droit à une réduction d’impôt sur le coût total de l’accueil, incluant le tarif hébergement et le tarif dépendance[2][12] lorsqu’ils séjournent en EHPAD[3].

La réduction d’impôt[12] s’élève à 25 % de cette somme, après déduction des aides financières comme l’APA et l’aide sociale à l’hébergement. Cependant, la dépense pouvant être déclarée est plafonnée à 10 000 € par an et par personne. Cette réduction d'impôt[12] vise à rendre plus accessible l'accès à des structures adaptées aux besoins de santé et de confort des personnes âgées en GIR[1] 2, assurant ainsi leur bien-être et leur sécurité au quotidien.

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