Les frais liés à un séjour en EHPAD[1] représentent un poids financier considérable pour de nombreuses familles et résidents. Heureusement, différentes aides existent pour alléger cette charge. Cependant, une question revient souvent : comment ces aides sont-elles versées concrètement ? Entre les démarches administratives, les divers organismes impliqués et les spécificités de chaque aide, il est facile de se perdre. Cet article clarifie les modalités de versement des aides en EHPAD[1], en vous guidant à travers les différents prestataires et les aides qu’ils proposent. En poursuivant votre lecture, vous aurez une vue d’ensemble des solutions disponibles pour alléger le coût d’hébergement de votre proche en maison de retraite médicalisée.
Comment sont versées les aides des caisses de retraite pour les seniors en EHPAD[1] ?
Les caisses de retraite sont les principaux organismes qui versent des prestations aux retraités. Elles sont destinées à garantir un minimum de ressources aux personnes âgées, en particulier celles qui vivent en EHPAD[1].
L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)
L'ASPA est une aide destinée aux personnes de plus de 65 ans (ou 60 ans en cas d'incapacité) et dont les ressources sont inférieures à 12 144,27 € pour une personne seule et 18 853,93 € pour un couple. Elle garantit un revenu minimum, permettant de couvrir une partie des frais d’hébergement en EHPAD[1].
L’allocation de 1 012,02 € pour une personne seule et de 1 571,16 € pour un couple, est directement versée sur le compte bancaire du résident à partir du 1er jour du mois suivant la réception du dossier de demande.
En cas de décès, l’ASPA peut être récupérée sur le patrimoine du bénéficiaire si celui-ci dépasse le seuil de 105 300 €.
Le minimum contributif
Le minimum contributif est une aide intégrée au montant de la retraite de base, destinée aux retraités ayant cotisé sur de faibles revenus. Il est directement versé par la caisse de retraite, sous réserve de respecter certaines conditions strictes.
Pour bénéficier du minimum contributif, il est nécessaire d’avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite et de justifier d’une retraite à taux plein. Par ailleurs, il est impératif d’avoir demandé l’ensemble de ses retraites, qu’elles soient de base ou complémentaires.
Le montant du minimum contributif varie selon la durée de cotisation. Ainsi, pour les personnes ayant cotisé moins de 120 trimestres, le montant mensuel s’élève à 747,69 €. En revanche, celles qui justifient d’au moins 120 trimestres de cotisation peuvent percevoir jusqu’à 893,65 € par mois.
Dans tous les cas, le montant total des pensions de retraite, minimum contributif inclus, ne peut excéder 1 394,86 € par mois en 2025.
Comment le conseil départemental verse-t-il les aides destinées aux personnes âgées dans les EHPAD[1] ?
Les conseils départementaux sont responsables de plusieurs aides financières pour les personnes âgées en établissement d’accueil pour personnes âgées. Ces aides sont adaptées à la dépendance[3] et aux revenus des résidents.
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
L’APA est une aide essentielle pour les personnes âgées en perte d’autonomie, résidant en EHPAD[1]. Elle contribue à financer le tarif dépendance[3] de l’établissement, allégeant ainsi les charges pour les résidents et leurs familles.
L’APA en EHPAD[1] dépend :
- des ressources du bénéficiaire ;
- du montant du tarif dépendance[3] du GIR dont il dépend, le GIR 1 correspondant à la perte d’autonomie la plus sévère et donc au tarif dépendance[3][4] le plus élevé (1 914,04 €).
L’APA est directement versée par le conseil départemental à l’EHPAD[1], qui déduit ce montant de la facture mensuelle. Cela garantit une gestion simplifiée pour les familles. L’établissement doit accueillir au moins 25 résidents dépendants pour que l’APA soit versée directement à l’EHPAD[1]. Si ce seuil n’est pas atteint, l’APA est gérée comme une aide à domicile[5].
L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
L’ASH est destinée aux personnes âgées de 65 ans ou plus (ou 60 ans si inaptes au travail) qui résident en France et dont les ressources ne permettent pas de couvrir les frais d’hébergement en maison de retraite ou chez un accueillant familial agréé. Elle est attribuée sous réserve de places conventionnées à l’aide sociale. Il est conseillé d’en faire la demande avant l’entrée en EHPAD[1] ou dans les deux mois suivants.
Le montant de l’ASH varie en fonction des revenus du bénéficiaire, des obligés alimentaires et du coût de l’hébergement. Elle est directement versée à l’établissement ou à l’accueillant.
L’ASH couvre tout ou partie des frais d’hébergement. Elle peut être récupérée par le département dans deux cas : si le bénéficiaire voit ses revenus augmenter de manière significative ou si une donation a été réalisée après la demande d’aide ou dans les 10 ans la précédant.
Comment les retraités en EHPAD[1] perçoivent-ils les aides de la CAF ?
La caisse d’allocations familiales propose des aides qui permettent de réduire une partie des coûts d’hébergement en maison de retraite, telles que les aides au logement ou l’AAH.
Les aides au logement
Les aides au logement sont essentielles pour alléger le coût de l'hébergement en maison de retraite et favoriser l'accès aux soins pour les personnes âgées.
L’aide personnalisée au logement (APL)
L’APL est réservée aux résidents des EHPAD[1] conventionnés par l’État. Son calcul prend en compte les ressources financières du résident qui doivent être inférieures à 5 235 € pour une personne seule et à 7 501 € pour un couple, le coût de l’hébergement et la zone géographique de l’établissement. Son montant peut significativement réduire la facture mensuelle des pensionnaires.
Pour percevoir l’APL, le résident ou sa famille doit constituer un dossier auprès de la CAF. Une fois accordée, l’aide sera versée mensuellement, à partir du premier jour du mois suivant son attribution.
Vous pouvez choisir de recevoir l’APL directement sur votre compte bancaire, ce qui vous permet de gérer vous-même son utilisation pour régler vos frais d’hébergement. Alternativement, il est possible de demander que l’APL soit directement versée à l’EHPAD[1]. Dans ce cas, son montant sera automatiquement déduit des frais d’hébergement. Le reste à charge sera alors clairement indiqué, et il est possible d’estimer ce montant en amont pour mieux anticiper les coûts.
L’allocation de logement social (ALS)
L’ALS, cumulable avec l’APA et l’ASH, est destinée aux résidents des maisons de retraite non conventionnées, qui ne sont pas éligibles à l’APL. Pour en bénéficier, l’établissement doit respecter certaines normes de salubrité et de superficie, notamment une chambre individuelle d’au moins 9 m² ou une chambre double d’au moins 16 m².
L’ALS est versée tous les 5 du mois, à partir du 1er jour du mois qui suit le mois au cours duquel le dossier a été traité. Elle peut être versée directement à la maison de retraite, ou sur le compte bancaire de la personne âgée.
L’allocation aux adultes handicapés (AAH)
L’AAH est une aide financière destinée à garantir un revenu minimal aux personnes en situation de handicap pour faire face aux dépenses courantes. En 2025, son montant maximum s’élève à 1 016,05 € par mois. Cette allocation est calculée en fonction des ressources de l’individu, déclarées trimestriellement, et versée soit par la CAF soit par la mutualité sociale agricole (MSA), en fonction du régime d’affiliation.
Pour percevoir l’AAH, il est indispensable de déposer une demande auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Les droits sont ouverts à partir du mois suivant le dépôt du dossier, et les paiements sont effectués à terme échu, le 5 de chaque mois. Toutefois, des délais bancaires peuvent entraîner un décalage de quelques jours avant que la somme ne soit visible sur le compte. L’AAH est rétroactive, prenant effet dès la date de dépôt de la demande.
Comment bénéficier des aides de l’État en EHPAD[1] ?
Plusieurs dispositifs proposés par l’État peuvent alléger la facture des résidents. Toutefois, pour en profiter pleinement, il est essentiel de bien comprendre les conditions d'éligibilité et de suivre les démarches administratives nécessaires.
Le crédit d’impôt[6]
Le crédit d’impôt pour les frais en EHPAD[6][1] permet de déduire 25 % des dépenses liées à l’hébergement et à la dépendance[3], dans une limite annuelle de 10 000 €. Cela représente une réduction maximale de 2 500 € par an. Ce plafond peut être doublé si un conjoint ou partenaire de PACS partage également l’hébergement.
Si vous déclarez ce crédit pour la première fois, le montant total sera versé après la déclaration annuelle, généralement durant l’été. Si vous avez bénéficié de ce crédit l’année précédente, un acompte représentant 60 % de son montant vous est automatiquement versé en janvier de l’année suivante. Par exemple, en janvier 2025, l’acompte a été calculé à partir des dépenses déclarées en 2023. Le solde, soit les 40 % restants, est versé au cours de l’été, après validation de la déclaration fiscale.
L’exonération de la taxe d’habitation
Les personnes âgées qui intègrent une maison de retraite peuvent bénéficier d’une exonération de la taxe d’habitation, sous certaines conditions. La première année suivant l’entrée en établissement, leur ancien logement reste considéré comme résidence principale et est exonéré, à condition qu’il ne soit pas occupé par une autre personne, sauf conjoint ou personne à charge déjà présente.
À partir de la deuxième année, la maison de retraite devient la résidence principale du senior, ce qui permet une exonération de la taxe d’habitation sur d’éventuelles résidences secondaires. Pour bénéficier de cet avantage fiscal :
- l’ancien domicile doit avoir été la résidence principale avant l’entrée en maison de retraite ;
- le logement doit être inoccupé sauf par le conjoint ;
- l’hébergement en établissement doit être durable.
En France, les aides des différents organismes jouent un rôle essentiel pour réduire la charge financière liée à l’hébergement et à la dépendance[3] des personnes âgées en EHPAD[1]. Qu’il s’agisse de l’APA, de l’ASH, des aides des caisses de retraite ou encore des dispositifs fiscaux comme le crédit d’impôt[6], ces prestations permettent aux familles de mieux faire face à ces coûts non-négligeables. Toutefois, les démarches administratives peuvent s’avérer complexes. Une bonne compréhension des critères spécifiques à chaque aide et un accompagnement adapté sont donc indispensables pour maximiser ces soutiens financiers et assurer le bien-être des résidents en maison de retraite.
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