Col du fémur cassé à 92 ans : Quelle prise en charge en EHPAD ?

Col du fémur cassé à 92 ans Quelle prise en charge en EHPAD
Maisons de retraite

Avec le temps, les personnes âgées deviennent de plus en plus vulnérables et font face à des défis de santé majeurs. Elles peuvent rencontrer des difficultés à se déplacer, les exposant fréquemment à des chutes, susceptibles d’engendrer de graves conséquences, notamment la fracture du col du fémur.  Ce type de blessure peut compromettre significativement l’autonomie des séniors et impacter leur bien-être général. Une prise en charge rapide et adaptée est essentielle, notamment dans le cadre des EHPAD[1], pour favoriser une récupération optimale et améliorer la qualité de vie des personnes âgées après une fracture du col du fémur.

La fracture du col du fémur chez la personne âgée

La fracture du col du fémur, appelée fréquemment « fracture de la hanche » est l’une des principales causes d’hospitalisation chez la personne âgée. Elle peut entraîner des conséquences majeures sur la mobilité et la qualité de vie des victimes.

Définition de la fracture du col du fémur

La fracture du col du fémur est une fissure osseuse qui se produit au niveau de l’articulation de la hanche. Elle survient le plus souvent suite à une chute, mais peut également se produire de manière spontanée.

Même si elles peuvent arriver à tout âge, les fractures du col du fémur touchent principalement les personnes de plus de 80 ans. Le diagnostic de fracture du col du fémur est souvent confirmé par des radiographies, le traitement, quant à lui, dépend de la nature et de la gravité de la blessure.

Les types de fractures de la hanche chez la personne âgée

Les fractures de la hanche peuvent être de différentes natures, les plus fréquentes sont : 

  • Les fractures cervicales : elles affectent la partie horizontale du fémur située juste sous la tête de l’os. Elles sont classées en fonction de leur déplacement et de leur orientation, et leur gravité peut varier en fonction de la stabilité de la fracture ; 
  • Les fractures trochantériennes : elles sont situées au niveau de la partie verticale du col, en dessous de la tête fémorale.

Quels sont les facteurs de risque de souffrir d’une fracture du col du fémur chez la personne âgée

Plusieurs facteurs de risque sont associés à la survenue d'une fracture du col du fémur chez les personnes âgées, dont l'avancée en âge et les chutes.

L’impact de l’âge sur le risque de fracture

Le processus naturel de vieillissement engendre des changements physiologiques qui influent directement sur la densité osseuse et la résistance des os. Avec l'âge, ces derniers deviennent souvent plus fragiles, augmentant ainsi la probabilité de fractures, notamment au niveau du col du fémur. 

La diminution de la masse musculaire, la perte de coordination et la réduction des réflexes contribuent également à accroître les risques d’accidents chez les séniors.

En outre, d’autres facteurs liés à l'âge jouent un rôle majeur dans le risque de fracture, tels que les troubles de la vision et de l'équilibre ou la présence d’une ostéoporose[3], fréquente chez les femmes de plus de 50 ans.

Les chutes comme principal facteur de risque

Le risque de chute, principal déclencheur des fractures du col du fémur chez les personnes âgées, est majoré dans un environnement domestique mal adapté et risquant d’entraver la mobilité, tels que des sols glissants ou des meubles encombrants.

Les résidences pour personnes âgées dépendantes, bien que conçues pour offrir un environnement sécurisé, ne sont pas exemptes de risques, nécessitant une vigilance particulière pour prévenir les chutes.

Les autres facteurs de risque

  • Les femmes sont 4 fois plus à risque que les hommes.
  • L’hérédité, notamment chez les personnes ayant une petite ossature.
  • Une mauvaise alimentation. 
  • Le tabac.
  • L’alcool.
  • Certains médicaments comme la cortisone.
  • La sédentarité.
  • Certaines maladies comme le diabète de type 1, la maladie d’Alzheimer[4] ou la dépression[5].

le senior en EHPAD doit se déplacer en fauteuil roulant après une fracture du col du fémur

La prise en charge de la fracture du col du fémur en EHPAD[1] 

Le traitement d'une fracture du col du fémur chez une personne âgée de 92 ans dépend de divers facteurs, tels que la nature spécifique de la fracture, l'état de santé global du patient et ses antécédents médicaux.

L’importance des premiers soins

Les fractures du col du fémur chez les séniors occasionnent une douleur intense. Les personnes touchées se retrouvent fréquemment immobilisées, nécessitant une intervention rapide du personnel médical pour les secourir. En outre, une fracture du col du fémur peut entraîner une diminution de l'autonomie ou même déclencher un syndrome de glissement, caractérisé par une rapide détérioration de l'état général chez les personnes âgées.

Les différentes approches de traitement

Pour certaines fractures du col du fémur, en particulier celles qui sont peu déplacées, un traitement conservateur peut être envisagé. Il s'agit généralement de l'immobilisation de la jambe affectée à l'aide de béquilles, d'une attelle ou d'un plâtre. Cependant, cette approche est souvent limitée aux cas spécifiques où la stabilité de la fracture permet une guérison sans intervention chirurgicale.

La plupart des fractures du col du fémur chez les personnes âgées nécessitent une intervention chirurgicale. Les options comprennent la fixation interne, où les fragments osseux sont réalignés et fixés à l'aide de vis ou de plaques, et la pose de prothèses de hanche. La décision entre ces approches dépend de la localisation et de la gravité de la fracture, ainsi que des considérations médicales propres au patient.

Le rôle crucial de la rééducation après une fracture du col du fémur en EHPAD[1]

Quelle que soit la méthode de traitement choisie, la rééducation post-fracture est essentielle. 

Un plan de rééducation personnalisé est élaboré par l’équipe pluridisciplinaire de la maison de retraite médicalisée, incluant des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes et autres professionnels de santé. Ce plan prend en considération les besoins spécifiques du résident, en se concentrant sur la restauration de la mobilité, de l'équilibre, et de la force musculaire. Il peut inclure des exercices spécifiques, des séances de physiothérapie, et des activités adaptées à l'état de santé du résident.

La rééducation en EHPAD[1] vise souvent à intégrer des activités de la vie quotidienne dans le processus de réhabilitation. Cela peut inclure des exercices visant à améliorer la capacité à se lever, à marcher, et à effectuer des tâches courantes de manière autonome

L’importance de l’accompagnement psychologique en maison de retraite

L'importance de l'accompagnement psychologique en maison de retraite est cruciale après des événements tels qu'une fracture du col du fémur. Les résidents, souvent confrontés à des défis physiques et émotionnels, peuvent ressentir des niveaux de stress, d'anxiété et de frustration accrus.

L'accompagnement joue un rôle central en fournissant un soutien psychologique, en encourageant l'expression des sentiments et en aidant les résidents à faire face aux changements dans leur vie quotidienne.

Cela peut inclure des séances individuelles ou des groupes de soutien où les retraités peuvent partager leurs expériences, leurs inquiétudes et leurs succès. L'accompagnement psychologique vise à renforcer la résilience émotionnelle des résidents, favorisant ainsi une meilleure adaptation aux nouvelles circonstances et encourageant une perspective positive sur leur rétablissement.

Quelles sont les stratégies de prévention des chutes chez la personne âgée à domicile et en institution 

La prise en charge du risque de chute implique la mise en œuvre de mesures préventives, telles que : 

  • l'aménagement spécifique de l'environnement, incluant la fixation des tapis, la réduction des obstacles ou encore l’installation de mains courantes ; 
  • l'utilisation de dispositifs d'assistance, tels que des cannes ou des déambulateurs ; 
  • la programmation d’exercices physiques adaptés aux capacités de la personne âgée pour renforcer les muscles et améliorer l’équilibre ;
  • la mise en place de systèmes de téléassistance et de suivi, en particulier pour les personnes identifiées comme étant à risque élevé de chutes ;
  • la formation continue du personnel de la maison de retraite aux meilleures pratiques en matière de prévention des chutes, y compris la manipulation sécurisée des résidents.

Une approche holistique, intégrant la sensibilisation aux risques de chute et la promotion de l'autonomie, est essentielle pour réduire de manière significative les incidents.

Le rôle de la nutrition dans la prévention des fractures

La nutrition joue un rôle crucial dans la prévention des fractures en EHPAD[1]. Une alimentation équilibrée et nutritive contribue à maintenir une santé osseuse optimale et à réduire les risques de fragilité.

Cela se traduit par des besoins en : 

  • Calcium : un minéral essentiel à la santé des os. Il contribue à la formation et à la préservation de la densité osseuse.
  • Vitamine D : essentielle à l'absorption du calcium par l'organisme. L'exposition au soleil est une source naturelle de vitamine D, mais dans certains cas, des suppléments peuvent être nécessaires, en particulier chez les personnes âgées qui ont une exposition au soleil limitée.
  • Protéines : des éléments constitutifs des os et des muscles. Les personnes âgées, en particulier, peuvent bénéficier d'une augmentation de leur consommation de protéines pour prévenir la perte musculaire et la fragilité.

Une bonne hydratation est également essentielle pour maintenir la souplesse des articulations et contribue indirectement à prévenir les chutes.

En conclusion, la prise en charge rapide et adéquate de la fracture du col du fémur chez la personne âgée en EHPAD[1] est d'une importance cruciale pour assurer une récupération optimale et prévenir les complications associées. Cette intervention précoce contribue non seulement à soulager la douleur et à restaurer la mobilité, mais elle joue également un rôle essentiel dans la préservation de l'autonomie et de la qualité de vie.

Commentaires (2)

Martine

30 Juin 2024

Bonjour, ma mère de 89 ans vient de se casser le col du fémur, on l’a opéré pour lui mettre une prothèse en sachant qu’elle avait de sérieux troubles cognitifs. A son réveil elle ne peut pas aligner 2 mots, elle refuse les soins, elle refuse de manger. Elle doit aller en ssr dans 2 jours , elle a été opéré il y a 6 jours . Je suis très inquiète. Merci de m’avoir lu, qu’est ce que vous en pensez ? Cordialement

Clémence

01 Juil 2024

Bonjour,
Merci pour votre message.
Votre inquiétude est justifiée. En effet, les troubles cognitifs peuvent perturber la récupération après une opération.
N’hésitez pas à exprimer vos préoccupations au personnel du service SSR pour qu’ils puissent adapter leur approche et surveiller son état de près.
Bonne journée,
Clémence

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