Les troubles cognitifs chez les personnes âgées représentent un défi majeur pour de nombreuses familles, notamment dans les EHPAD Alzheimer[2][1] où la prise en charge des malades est primordiale. En effet, en France, environ 1,3 million de personnes seraient atteintes de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer[2], entraînant un déclin progressif de leur mémoire, de leur capacité de raisonnement et de leur autonomie. Cet article explore les signes et les causes des troubles cognitifs chez les seniors, ainsi que des solutions concrètes pour soutenir les personnes touchées et leurs proches.
Qu’entend-on par troubles cognitifs de la personne âgée ?
Les troubles cognitifs chez les personnes âgées se manifestent par une altération des fonctions cérébrales, affectant notamment la mémoire, l’attention et la capacité à organiser les activités quotidiennes. Ils varient selon les zones du cerveau atteintes et peuvent aller au-delà d’une simple baisse des capacités intellectuelles.
Les troubles cognitifs légers sont fréquents avec le vieillissement et ne doivent pas être confondus avec des pathologies graves comme la maladie d’Alzheimer[2]. En vieillissant, le cerveau et le corps subissent un ralentissement naturel, mais une vigilance est requise si les oublis deviennent récurrents et gênent la vie quotidienne, car ils peuvent annoncer une évolution vers une démence plus avancée.
Quels sont les signes et les symptômes des troubles cognitifs chez le senior ?
Les troubles cognitifs se manifestent de différentes manières.
Des pertes de mémoire
La perte de mémoire est souvent l’un des premiers signes des troubles cognitifs chez les personnes âgées. Elle débute par des oublis d’informations récentes, comme des noms, des lieux, ou des rendez-vous. Dans les cas avancés, même les souvenirs de longue date peuvent être altérés, impactant l'identité et les relations de la personne. Ce déclin affecte non seulement la mémoire des faits, mais aussi des émotions associées, rendant parfois confus le vécu passé et présent.
Des difficultés à accomplir les tâches quotidiennes
Les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs rencontrent des difficultés à accomplir certaines tâches familières en raison de la dégradation de certaines fonctions essentielles du cerveau, comme l’organisation et la prise de décision. En conséquence, des activités de la vie quotidienne, autrefois faciles, comme préparer un repas, gérer les déplacements, ou organiser les finances, deviennent progressivement plus compliquées.
Par exemple, elles peuvent oublier des étapes cruciales d’une recette en cuisine ou ne plus se souvenir de l’ordre des tâches nécessaires pour s’habiller ou se laver. Cette difficulté à accomplir des actions du quotidien peut les amener à se sentir impuissantes ou dévalorisées, ce qui, à terme, impacte leur moral et leur sentiment de dignité.
Des troubles de l’orientation
La désorientation spatio-temporelle est une manifestation fréquente des troubles cognitifs chez les seniors.
Ils peuvent se perdre dans des lieux familiers, éprouver des difficultés à retrouver leur chemin ou oublier des informations comme la date, le jour de la semaine ou même l’heure. Dans les premiers stades de maladies neurodégénératives, ces pertes de repères apparaissent souvent comme des signes précurseurs et sont particulièrement déstabilisantes. La personne peut se sentir confuse, et cette désorientation affecte son sentiment de sécurité et d’indépendance.
Des changements de comportement
Les changements d’humeur sont courants chez les personnes atteintes de démence sénile. Irritabilité, anxiété, dépression[4] ou encore agressivité peuvent émerger, créant une situation difficile pour les proches. Ces comportements sont généralement liés à la frustration ressentie face aux capacités perdues et au stress provoqué par la progression de la maladie.
Des difficultés à communiquer
Les personnes âgées peuvent rencontrer des difficultés pour suivre ou participer à des conversations. Cela peut se traduire par :
- l’omission de mots dans une phrase ;
- des difficultés à prononcer certains mots ;
- l’utilisation de mots qui ne sont pas adaptés au sens de la phrase ;
- l’utilisation de phrases de plus en plus courtes.
Un déclin des capacités visuo-spatiales
Les capacités à percevoir et à comprendre l'espace se dégradent également avec les troubles cognitifs. La personne peut alors éprouver des difficultés à évaluer les distances, à distinguer les formes et à identifier les objets, ce qui peut augmenter les risques de chutes et d’accidents domestiques. Ce déclin rend aussi les déplacements plus compliqués, contribuant à la perte d’autonomie.
Modification du jugement
Les troubles liés à la démence entraînent souvent une altération du jugement et de la prise de décisions. Les personnes concernées peuvent faire preuve d’imprudence, faire des choix inhabituels, ou ne plus évaluer correctement les situations. Ce manque de discernement expose la personne à des risques, parfois graves, et nécessite une vigilance accrue de la part de l’entourage pour éviter des comportements à risque.
Diminution de l’autonomie
L’ensemble des symptômes entraîne une perte d’autonomie progressive. Au fur et à mesure que les troubles s’aggravent, la personne âgée devient dépendante pour accomplir les activités quotidiennes essentielles, telles que s’habiller, se laver ou préparer des repas. Cette dépendance[5] affecte significativement sa qualité de vie et peut également représenter un lourd fardeau émotionnel pour la famille et les aidants.
Quelles sont les causes des troubles cognitifs chez les personnes âgées ?
Les causes des troubles cognitifs sont variées et peuvent inclure des facteurs neurologiques, environnementaux et médicaux.
La maladie d’Alzheimer[2]
La maladie d’Alzheimer[2] est la cause la plus courante de démence chez les seniors. Elle provoque une dégradation progressive des cellules nerveuses du cerveau, entraînant des pertes de mémoire et d’autres troubles cognitifs. La progression est irréversible, bien que certains traitements puissent ralentir son évolution.
La démence vasculaire
La démence vasculaire survient le plus souvent après une série d’accidents vasculaires cérébraux (AVC[6]) qui endommagent les vaisseaux sanguins du cerveau. Elle entraîne également des pertes de mémoire, une altération des fonctions exécutives et peut coexister avec la maladie d’Alzheimer[2].
La dégénérescence fronto-temporale
La dégénérescence fronto-temporale est une maladie neurodégénérative qui touche principalement le lobe frontal et temporal du cerveau, altérant ainsi le comportement, le langage, et la pensée abstraite. Contrairement à la maladie d’Alzheimer[2], la DFT survient souvent plus tôt, entre 45 et 65 ans, et entraîne progressivement des difficultés de mouvement et des changements de personnalité. La maladie progresse lentement mais reste irréversible.
La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, touchant surtout les personnes âgées avec une survenue qui augmente dès 45 ans, atteignant un pic entre 85 et 89 ans.
Elle se caractérise par la mort progressive des neurones produisant la dopamine, un neurotransmetteur essentiel au contrôle des mouvements, des émotions et de la motivation. Les anomalies entraînent principalement des symptômes moteurs (comme les tremblements), mais la maladie affecte également d'autres fonctions cognitives et comportementales à mesure qu'elle progresse.
Les autres facteurs de risque
Certains facteurs comme le diabète, l'hypertension, les antécédents familiaux ou encore les infections cérébrales augmentent le risque de développer des troubles cognitifs. Un mode de vie sédentaire, le tabagisme et une alimentation déséquilibrée peuvent également jouer un rôle dans le déclin des fonctions cognitives.
Comment gérer les symptômes de la démence chez les personnes âgées ?
Les troubles cognitifs chez les personnes âgées, bien que souvent inévitables avec l’avancée en âge, peuvent être mieux gérés avec une approche adaptée. Une prise en charge appropriée permet de maintenir l’autonomie et d'améliorer la qualité de vie des personnes touchées.
Créer un environnement sécurisé et rassurant
L’environnement joue un rôle crucial dans le bien-être des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs. Les unités spécialisées en EHPAD Alzheimer[2][1] sont spécifiquement aménagées pour réduire la confusion et l’anxiété.
L’installation de chemins lumineux permet d'orienter les résidents, notamment la nuit, vers des espaces clés comme les toilettes. Des contrastes visuels au sol, comme des tapis colorés, aident à délimiter les zones de la pièce, facilitant la navigation. De plus, la réduction du bruit et l’utilisation de lumières douces créent un environnement calme, propice à la sécurité, à l’autonomie et au bien-être.
Utiliser des aides technologiques adaptées
Les nouvelles technologies peuvent grandement aider à la gestion des troubles cognitifs. Des applications de mémoire, des calendriers numériques ou des rappels vocaux peuvent soutenir les personnes âgées dans la gestion de leurs tâches quotidiennes et de leurs rendez-vous. Par ailleurs, des dispositifs de téléassistance ou des systèmes de surveillance à distance permettent de garantir une sécurité optimale tout en respectant l’autonomie.
Encourager la stimulation cognitive
Inclure une routine en proposant des activités stimulantes est essentiel pour ralentir la progression des troubles cognitifs. Lire, résoudre des puzzles, écouter de la musique ou même pratiquer des activités créatives comme la peinture peuvent stimuler les capacités mentales et maintenir un certain degré d’autonomie. Il est aussi important de maintenir des interactions sociales régulières, qui aident à renforcer les capacités sociales et émotionnelles.
Adapter la communication
Les personnes âgées ayant des troubles cognitifs rencontrent souvent des difficultés à comprendre ou à s’exprimer. Adopter une communication claire et calme devient alors essentiel. Utiliser des phrases simples, répéter si nécessaire, et faire preuve de patience aide à réduire la frustration et à faciliter la compréhension.
Parfois, ne pas dire la vérité peut également s’avérer utile pour éviter stress et confusion. Par exemple, si une personne cherche un proche décédé, lui rappeler la réalité pourrait être traumatisant. Une réponse rassurante et réconfortante, comme « il ne peut pas venir aujourd’hui, mais je suis là pour toi », peut apaiser sans raviver la douleur de la perte.
Consulter régulièrement des professionnels de santé
La gestion des troubles cognitifs nécessite souvent un suivi médical régulier. Les neurologues, gériatres, psychologues et autres professionnels peuvent adapter les traitements en fonction de l’évolution des symptômes et proposer des thérapies spécifiques, comme les ateliers de stimulation cognitive. De plus, il est important d’effectuer des bilans réguliers pour détecter d'éventuels signes de dégradation ou d’apparition d'autres troubles.
En conclusion, les troubles cognitifs chez les personnes âgées représentent un défi important, tant pour les retraités concernés que pour leurs proches. Bien qu’ils soient souvent liés au vieillissement, des solutions existent pour améliorer la gestion de ces troubles et préserver le plus longtemps possible l'autonomie des patients. Une prise en charge précoce et un accompagnement adapté peuvent aider à mieux vivre et à réduire l’impact sur la vie quotidienne.
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