Votre proche répète les mêmes questions, se perd dans son quartier, et vous sentez que la situation devient difficile à gérer seul. La prise en charge de la démence en maison de retraite est un sujet délicat, souvent chargé d’émotions. Comment en parler sans blesser, sans brusquer ? Faut-il attendre ? Que dire exactement ? Cet article vous guide pas à pas pour aborder cette discussion essentielle, avec douceur et respect, tout en prenant soin du lien précieux qui vous unit.
Proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2] : comment aborder la possibilité d’une prise en charge de la démence en maison de retraite ?
Aborder avec votre proche la possibilité d’une prise en charge de sa démence en maison de retraite demande du tact, du calme et des mots simples pour préserver le lien et la confiance.
Choisir le bon moment pour ouvrir la discussion
Pour que la discussion se passe au mieux, mieux vaut choisir un moment de calme. Évitez les situations tendues, les repas de famille ou les instants de confusion. Privilégiez un moment où votre proche est reposé, disponible et plutôt serein.
Installez-vous dans un lieu familier, sans bruits parasites ni distractions. En créant un cadre apaisé, vous augmentez les chances d’un échange ouvert, sans tensions inutiles. Ce premier pas peut faire toute la différence dans la suite du dialogue.
Utiliser des mots simples, sans brusquer
Face à un proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2], il est essentiel de trouver les bons mots pour parler de la prise en charge en maison de retraite. Évitez les formulations abruptes ou trop médicales. Préférez des phrases simples, claires, en vous adaptant à son niveau de compréhension.
L’objectif n’est pas de lui faire peur, ni de le convaincre à tout prix, mais de l’accompagner avec douceur. Restez bienveillant, sans jamais le traiter comme un enfant. Exprimez vos inquiétudes avec sincérité, en mettant l’accent sur son confort et sa sécurité. Cela permet de préserver la relation et d’avancer ensemble.

Évoquer un entrée en EHPAD[1] : préparer la discussion pour mieux gérer les émotions
Préparer la discussion en amont aide à mieux gérer les émotions et à aborder le sujet avec calme et bienveillance.
Identifier ses propres craintes avant d’en parler
Une discussion posée commence souvent par une introspection sincère. Ce sujet est souvent chargé d’émotions : culpabilité, peur de sa réaction, doute sur la décision… Identifier ce que vous ressentez vous permet d’y voir plus clair.
En posant vos inquiétudes à plat, vous serez plus à même de parler calmement, sans laisser l’émotion prendre le dessus. Cela aide aussi à mieux formuler vos arguments et à rester centré sur les besoins réels de votre proche.
Anticiper les réactions possibles de la personne malade
Déni, colère, tristesse… Il faut s’y préparer. Ces émotions sont normales. Votre proche peut se sentir abandonné, incompris ou simplement perdu face à ce changement. En anticipant ces réactions, vous évitez d’être pris au dépourvu et vous restez plus serein.
L’essentiel est de ne pas répondre par la confrontation. Accueillez ce qu’il exprime avec calme, sans jugement. Montrez que vous comprenez ses peurs, tout en restant ferme sur votre intention de trouver la meilleure solution pour lui.
LIRE AUSSI : Peut-on placer une personne Alzheimer contre son gré ?[2]
Inclure la personne sénile dans la réflexion sur l’entrée en maison de retraite
Associer votre proche à la réflexion sur son entrée en maison de retraite préserve son autonomie et facilite son acceptation en douceur.
Expliquer les raisons de cette option avec tact
Plutôt que de parler de « placement », soulignez ce qu’il y gagnerait : un environnement sécurisé, une présence constante en cas de besoin, des soins adaptés à son état, etc.
Mettez aussi l’accent sur le confort du quotidien, les repas équilibrés, les activités proposées, le personnel formé à la démence. Il ne s’agit pas de le convaincre, mais de lui montrer que cette solution peut lui offrir plus de sérénité.
Lui laisser une part de décision, quand c’est possible
Même en cas de démence, il est important de laisser à la personne concernée une part de décision, quand c’est encore possible. Lui demander son avis, l’écouter, la faire participer au choix de l’établissement ou au moment du départ, c’est une façon de respecter son autonomie. Ce n’est pas seulement symbolique, cela renforce son sentiment d’exister, de rester acteur de sa vie.
En valorisant sa parole, vous protégez aussi sa dignité. Même si vous guidez la réflexion, montrez-lui que son opinion compte. Cette démarche favorise une transition plus douce et limite le sentiment d’abandon ou d’exclusion.
LIRE AUSSI : 9 conseils pour bien réussir une entrée en EHPAD Alzheimer[2][1]
Troubles cognitifs majeurs : conseils pour faciliter l’acceptation de la maison de retraite
Pour faciliter l’acceptation de la maison de retraite, dialoguez avec douceur et restez patient.
Proposer des visites ou un court séjour pour découvrir les lieux
Proposer une visite ou un court séjour en maison de retraite peut grandement faciliter l’acceptation du projet. Cela permet de découvrir les lieux à son rythme, de rencontrer le personnel et d’observer l’ambiance. Ces premiers contacts rassurent, car ils donnent un aperçu concret du quotidien, loin des idées reçues souvent angoissantes.
Le fait de vivre une expérience positive, même brève, peut aider la personne à mieux se projeter. Elle visualise plus facilement ce nouveau cadre de vie, ce qui rend la transition moins brutale et plus acceptable émotionnellement.
Impliquer les proches et professionnels de santé dans le dialogue
Il est utile de ne pas porter seul la discussion sur l’entrée en maison de retraite. Impliquer d’autres membres de la famille ou des professionnels de santé permet de créer un discours collectif, clair et cohérent. Quand plusieurs voix s’accordent, cela renforce la légitimité du message et inspire davantage confiance.
Le médecin traitant, par exemple, peut rassurer sur l’aspect médical. Un proche peut évoquer son propre ressenti. Cette approche partagée donne du poids aux arguments, tout en montrant à la personne concernée qu’elle est entourée, soutenue et jamais abandonnée.
Ressources utiles pour accompagner la décision d’une entrée en EHPAD[1] en situation de démence
De nombreux professionnels et outils peuvent vous guider pour choisir un EHPAD[1] adapté à la démence et soutenir votre démarche.
À qui parler pour être soutenu dans cette démarche ?
Plusieurs professionnels peuvent vous soutenir :
- le médecin traitant connaît bien la situation médicale et peut vous aider à évaluer les besoins réels ;
- un psychologue peut vous accompagner sur le plan émotionnel, surtout si vous ressentez de la culpabilité ou de la tristesse ;
- l’assistante sociale est précieuse pour les démarches administratives et les aides financières ;
- certaines associations spécialisées, comme France Alzheimer[2], proposent écoute, conseils et groupes de soutien pour les familles.
N’hésitez pas à les solliciter.
Où trouver des établissements adaptés à la démence maison de retraite ?
Des plateformes d’orientation en ligne, comme Annuaire Retraite, permettent de comparer les établissements selon plusieurs critères : type d’hébergement, spécialité ou localisation. Un bon moyen de repérer les EHPAD[1] disposant d’unités Alzheimer[2] ou de services dédiés aux troubles cognitifs.
Vous pouvez aussi vous tourner vers les réseaux locaux de santé. Ils connaissent bien les établissements de votre secteur et peuvent vous orienter selon les besoins spécifiques de votre proche.
LIRE AUSSI : Choisir le bon EHPAD Alzheimer : voici nos conseils[2][1]
Parler de maison de retraite à un proche atteint de démence n’est jamais simple. Mais avec les bons mots, du soutien et un peu de préparation, ce moment peut devenir un vrai pas vers plus de sérénité. N’hésitez pas à vous entourer, à chercher des conseils, à visiter des établissements.
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