Lorsque la démence progresse, le maintien à domicile[3] devient parfois difficile, voire dangereux. Les familles se retrouvent alors face à une décision complexe : l’entrée en établissement. Mais comment savoir quand cette étape devient nécessaire ? Quel type de structure choisir ? Comment s’assurer du bien-être du proche tout en gérant les aspects pratiques et émotionnels ? Cet article vous guide à travers chaque étape pour vous aider à faire un choix éclairé.
Démence et établissement pour senior : quand et comment envisager un placement ?
L’entrée en établissement représente un tournant majeur dans la prise en charge d’une personne atteinte de démence. C’est une étape difficile à accepter pour les proches, souvent tiraillés entre la volonté de s’occuper de leur parent et la nécessité d’un encadrement professionnel. Pourtant, il arrive un moment où le maintien à domicile[3] n’est plus possible.
Quels signes indiquent que le maintien à domicile[3] n’est plus possible ?
Avec l’évolution de la démence, des gestes simples comme préparer un repas, s’habiller ou aller aux toilettes peuvent devenir compliqués, voire impossibles sans assistance. Lorsqu’un proche nécessite une aide constante pour ces actes essentiels, cela représente une lourde charge pour la famille. Si l’aidant principal s’épuise ou si le senior se met en danger en restant seul, un établissement peut offrir une meilleure prise en charge.
Outre la perte d’autonomie, certains troubles cognitifs s’accompagnent de crises d’agitation, d’agressivité ou d’hallucinations. Une personne atteinte de démence peut aussi tenter de quitter son domicile sans prévenir, avec le risque de se perdre. Si ces comportements deviennent ingérables malgré un soutien à domicile, un encadrement en établissement spécialisé devient essentiel pour assurer la sécurité de tous.
LIRE AUSSI : Maladie d’Alzheimer : Comment savoir si l’entrée en EHPAD est nécessaire ? [2][1]
Quel est le rôle des familles dans cette transition ?
Prendre la décision d’un placement ne doit pas se faire seul. Médecins, travailleurs sociaux et structures spécialisées peuvent guider les familles. Discuter avec ces professionnels permet d’identifier les solutions existantes et d’être rassuré sur les bénéfices qu’un établissement peut apporter, tant pour la personne malade que pour ses proches.

Quels types d’établissements accueillent les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[2] ?
Il existe plusieurs solutions d’hébergement adaptées aux personnes atteintes de démence, selon la gravité des symptômes et les besoins spécifiques du senior.
EHPAD[1] classiques et unités spécialisées : quelles différences ?
Les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD[1]) accueillent des seniors en perte d’autonomie, y compris ceux souffrant de démence. Toutefois, tous ne disposent pas d’unités spécialisées ni de personnel formé aux troubles cognitifs avancés.
Certains EHPAD[1] disposent d’Unités de Vie Protégées (UVP) ou d’Unités d’Hébergement Renforcé (UHR[5]), spécialement conçues pour les patients souffrant de troubles du comportement sévères. Ces unités offrent un encadrement renforcé, des espaces sécurisés et un accompagnement adapté aux personnes désorientées.
LIRE AUSSI : UVP, UHR, unité Alzheimer, PASA : Quelle différence ?[5][2]
Alternatives aux établissements d’hébergement et de soins traditionnels
Pour les personnes atteintes de démence légère, les résidences seniors offrent un compromis entre autonomie et encadrement. Elles proposent des logements adaptés, des services d’aide à la vie quotidienne et un cadre rassurant, tout en préservant un certain niveau d’indépendance.
Avant d’envisager un placement définitif, certaines familles optent pour des solutions intermédiaires. L’accueil de jour permet à la personne de bénéficier d’activités et d’un suivi médical pendant la journée, tout en restant à domicile le soir. L’hébergement temporaire est également une solution pour tester l’adaptation du proche à la vie en collectivité.
Comment choisir le bon établissement pour son proche ?
Face à la diversité des établissements, il est essentiel de se poser les bonnes questions pour garantir un cadre de vie adapté au senior.
Les critères essentiels à prendre en compte
Un bon établissement doit disposer d’un personnel formé aux troubles neurodégénératifs et proposer un suivi médical adapté. Le ratio soignant/résident est aussi un élément clé pour garantir une prise en charge de qualité.
Les lieux doivent être aménagés pour éviter les chutes et les fugues. Des activités adaptées doivent également être mises en place pour stimuler les capacités cognitives du résident et améliorer sa qualité de vie.
Les démarches administratives et financières
Pour intégrer un EHPAD[1] ou une unité spécialisée, un dossier d’admission est exigé. Celui-ci comprend plusieurs pièces administratives et médicales, notamment un certificat médical, le dossier APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et des justificatifs d’identité et de ressources. Les délais d’admission varient en fonction des établissements. Pour éviter une situation d’urgence, mieux vaut entamer les démarches dès les premiers signes de perte d’autonomie avancée.
Les frais peuvent être élevés, mais différentes aides existent. Avant d’entamer les démarches, il est conseillé de prendre contact avec un Centre Communal d’Action Sociale (CCAS[6]) ou un Clic[7] (Centre local d’information et de coordination gérontologique) afin d’être guidé dans les formalités administratives et les demandes d’aides financières.
LIRE AUSSI : Quelles sont les aides financières pour Alzheimer en EHPAD ?[2][1]
L’impact du placement en maison de retraite sur le senior et sa famille
Le placement en établissement ne concerne pas seulement la personne atteinte de démence. Les familles doivent aussi s’adapter à cette nouvelle réalité.
Comment aider son proche à s’adapter à son nouvel environnement ?
Prendre le temps de visiter l’établissement avec la personne concernée, aménager sa chambre avec des objets familiers et organiser des visites régulières peut faciliter l’adaptation. Les appels, les visites et les échanges avec le personnel soignant aident à maintenir un lien affectif et rassurent le résident.
Les répercussions émotionnelles pour la famille
Se sentir coupable est normal, mais il faut garder en tête que cette décision vise à assurer la sécurité et le bien-être de votre proche. Il existe des groupes de parole et des associations pour soutenir les aidants et les aider à mieux vivre cette transition.
L’entrée en établissement pour une personne atteinte de démence est une décision difficile, mais souvent nécessaire pour garantir sa sécurité et son bien-être. En s’informant sur les différentes structures, les aides disponibles et les critères de choix, les familles peuvent aborder cette transition plus sereinement. Vous êtes dans cette situation ? N’hésitez pas à vous rapprocher des professionnels et des associations pour vous accompagner dans cette démarche.
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