La dégénérescence cognitive est un déclin progressif des fonctions mentales, touchant la mémoire, le raisonnement et l’autonomie des personnes âgées. Elle englobe des troubles comme la maladie d’Alzheimer[1], entraînant confusion, désorientation et, parfois, des épisodes d’agressivité. Ces symptômes peuvent être particulièrement difficiles à gérer, tant pour les personnes atteintes, qui vivent à domicile ou en EHPAD Alzheimer[2][1], que pour leurs proches. Cet article propose des conseils pratiques et des solutions pour accompagner les familles et les soignants confrontés aux troubles cognitifs, tout en favorisant le bien-être des seniors.
Comment réagir face à une personne présentant des troubles cognitifs ?
Réagir de manière adaptée face à un senior souffrant de troubles cognitifs demande de la patience et une approche bienveillante.
Garder une attitude calme et rassurante
Lorsque la personne âgée se montre agressive ou confuse, adopter un ton apaisant et une attitude calme peut réellement l'aider à se détendre.
Cela passe par un langage corporel serein, une voix douce et des gestes lents, qui envoient un message de sécurité. Il faut éviter de réagir brusquement ou de hausser la voix, car ces réactions risquent d’amplifier son stress et d’aggraver la situation. Offrir un sourire rassurant ou poser doucement une main sur son bras peut aussi l'aider à retrouver son calme.
Utiliser un langage simple et clair
Il s’agit là d’utiliser des phrases courtes pour ne pas créer de la confusion, en évitant les mots complexes ou une surcharge d’informations. Parler lentement, articuler clairement et maintenir un contact visuel permet de créer un environnement rassurant, renforçant ainsi le sentiment de sécurité et de confiance.
Prêter attention aux signes non verbaux
Les expressions du visage, les gestes et la posture de votre proche peuvent exprimer des besoins ou des émotions qui ne peuvent être formulés avec des mots. Une observation attentive vous permettra de détecter des signes de frustration, de peur ou de douleur, et d’intervenir au bon moment. Par exemple, des mouvements répétitifs ou un regard inquiet peuvent signaler une gêne que la personne ne peut verbaliser. En répondant à ces signes, vous pouvez mieux anticiper ses besoins et l’apaiser.
Accepter les reproches
Dans des moments de confusion, une personne atteinte de démence peut accuser ou blâmer ses proches sans raison apparente. Bien que ces propos puissent être difficiles à entendre, il est essentiel de garder en tête que ses paroles sont un effet de la maladie et non le reflet d’une intention réelle de nuire.
Comment calmer l’agressivité d’une personne âgée ?
L’agressivité chez les personnes âgées, souvent liée à des troubles cognitifs, peut être difficile à gérer. Il existe plusieurs stratégies pour apaiser ces comportements.
Détourner l’attention du senior
Lorsqu’une personne âgée devient agressive, il peut être efficace d’attirer son attention vers quelque chose de plus agréable et apaisant. Proposer une activité amusante, comme écouter de la musique douce, regarder des photos de famille ou lui offrir un objet qui lui apporte du réconfort peut l’aider à se détendre. Ces distractions permettent souvent de réduire la tension et de réorienter l’esprit de la personne sur quelque chose de plus positif, évitant ainsi que l’agressivité ne prenne le dessus.
Éviter d’argumenter
Argumenter ou tenter de convaincre une personne âgée en état de confusion ou d'agressivité peut aggraver la situation. Si elle persiste dans une idée, il vaut mieux ne pas insister et risquer de renforcer son agitation.
Laisser passer un moment tout en restant calme et à l'écoute permet à la personne de se détendre. Après un instant de pause, il est possible de réintroduire la discussion d'une manière douce, en reformulant le sujet avec bienveillance, ce qui peut réduire l'intensité de la confrontation.
Éviter la confrontation physique
Il est essentiel de maintenir une distance sécurisante lorsqu'une situation devient tendue, tant pour éviter de blesser la personne âgée que pour se protéger soi-même. En cas d'agressivité physique, il est crucial de ne pas répondre par la force, mais plutôt de se retirer de la situation, si cela est possible. L’important est de rester calme et d’essayer de dédramatiser l’incident en utilisant des mots rassurants. Si l’agressivité devient fréquente ou difficile à gérer, il peut être utile de solliciter l’aide d’un professionnel, comme un médecin ou un soignant, qui pourrait fournir un soutien supplémentaire.
Comment optimiser la prise en charge d’une personne âgée souffrant de troubles cognitifs ?
La prise en charge d’un proche atteint de troubles cognitifs nécessite une approche globale permettant à la fois d’accompagner au mieux la personne tout en préservant le bien-être des aidants.
Mettre en place un suivi médical
Le suivi médical est une étape cruciale pour garantir la meilleure prise en charge possible. Il est important de consulter un spécialiste en gériatrie[4] ou en neurologie pour obtenir un diagnostic précis et ajuster les traitements en fonction de l’évolution de la maladie. Certains médicaments peuvent réduire l’agressivité ou l’anxiété, mais leur prescription doit toujours être faite avec prudence et sous étroite surveillance médicale. Les familles et les soignants doivent rester vigilants aux effets secondaires et veiller à l’adhésion au traitement pour en maximiser les bienfaits.
Adapter l’environnement pour réduire le stress
Un environnement adapté peut grandement contribuer à la gestion des troubles cognitifs. Voici quelques conseils pratiques à appliquer dans l’aménagement du logement du senior permettant de créer un cadre familier et apaisant :
- simplifier l’aménagement pour limiter les sources de confusion et les risques d’accident ;
- réduire les distractions excessives en évitant les bruits forts, les lumières trop vives ou les environnements trop stimulants qui peuvent agiter la personne ;
- ajouter des repères visuels, comme des étiquettes sur les portes, pour faciliter l’orientation et donner un sentiment de sécurité ;
- aménager un coin calme ou une pièce confortable où la personne peut se retirer lorsqu’elle se sent dépassée ;
- maintenir une lumière douce et régulière en utilisant des éclairages doux et en évitant les changements brusques de luminosité ;
- limiter les modifications importantes dans l’environnement pour ne pas perturber la routine et les repères de la personne.
Obtenir un soutien psychologique en tant qu’aidant
Les troubles cognitifs sont non seulement éprouvants pour la personne malade, mais également pour ses proches.
Rejoindre des groupes de soutien pour les familles de malades Alzheimer[1] ou de personnes atteintes de démence peut être une excellente manière de partager ses expériences, de se sentir compris et d’obtenir des conseils pratiques.
Les consultations avec des psychologues spécialisés permettent également de mieux gérer l’anxiété et l’épuisement émotionnel. De plus, il est essentiel de s’accorder des moments de répit, en faisant appel à des services de garde ou en sollicitant des proches pour prendre le relais. Cela permet aux aidants de préserver leur énergie et leur équilibre, et ainsi d’offrir un soutien durable à leur proche.
Quelles sont les trois choses à ne jamais faire avec votre proche atteint de démence ?
Certains comportements risquent d’aggraver la situation pour les personnes atteintes de dégénérescence cognitive. Voici les trois consignes essentielles à respecter.
Contrarier intentionnellement la personne
La démence peut rendre les personnes âgées hypersensibles à la contradiction. Il est préférable d’éviter de les corriger systématiquement ou de leur prouver qu’ils ont tort, car cela peut provoquer frustration et agressivité. Il est préférable d’adopter une approche plus douce, en validant leurs sentiments ou en détournant l’attention vers un sujet qui ne crée pas de conflit.
Évoquer des souvenirs récents
Les troubles cognitifs, en particulier ceux liés à la mémoire à court terme, peuvent rendre très difficile pour la personne âgée de se souvenir des événements récents. Évoquer des faits ou lui rappeler des situations qu’elle ne peut pas saisir correctement risque de l’embrouiller et d’aggraver son agitation. À la place, il est souvent plus efficace de parler de souvenirs lointains ou de sujets familiers qui n’engendrent pas de confusion. Cela aide à maintenir une conversation fluide sans ajouter de stress inutile.
Traiter la personne comme un enfant
Traiter une personne âgée atteinte de troubles cognitifs comme un enfant peut avoir des effets contre-productifs. Il est essentiel de maintenir une attitude respectueuse et de préserver sa dignité, car l’infantiliser risque d’intensifier son sentiment de perte de contrôle sur sa propre vie, entraînant frustration et résistance. L’approche respectueuse consiste à la traiter comme un adulte, en lui laissant des choix et en sollicitant son avis autant que possible, même pour de petites décisions. Cette attitude renforce son estime de soi et crée un environnement de confiance, essentiel pour favoriser un bien-être émotionnel et une relation apaisée.
Accompagner un proche atteint de dégénérescence cognitive exige patience, bienveillance et des ajustements quotidiens. Outre l'agressivité, des symptômes comme l'apathie peuvent survenir, créant parfois un sentiment de détachement ou de retrait. La gestion de ces comportements passe par une écoute attentive et la création d’un environnement rassurant et sécurisant. Il est essentiel de respecter la dignité de la personne et d'éviter les attitudes qui nuiraient à son bien-être. Les familles, pour mieux relever ce défi, doivent également prendre soin de leur propre soutien, en recherchant des ressources et des moments de répit.
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