La maladie d’Alzheimer[1] est une pathologie neurodégénérative qui affecte progressivement les capacités cognitives et fonctionnelles des personnes atteintes. Parmi les symptômes les plus fréquents, on trouve les troubles du comportement, qui se manifestent par des changements d’humeur, d’attitude ou de conduite. Ces troubles peuvent être source de souffrance, de stress et de conflits pour les personnes malades, leurs proches et les professionnels de santé. Vous vous demandez comment se déroule la prise en charge d’Alzheimer en EHPAD[2][1] ?
Dans cet article, nous allons vous présenter les différentes options d’accompagnement qui existent en EHPAD[2] pour les personnes souffrant de démence.
Quels sont les principaux troubles du comportement liés à la maladie d’Alzheimer[1] ?
Les troubles du comportement sont des réactions inadaptées ou excessives à une situation donnée. Ils peuvent être liés à la maladie elle-même, à son évolution, à l’environnement ou aux interactions avec les autres. Ils peuvent varier en intensité, en fréquence et en durée selon les personnes et les moments.
Agitation
L’agitation est un trouble du comportement fréquent chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[1]. Elle se manifeste par une nervosité, une impatience ou une irritabilité qui empêchent la personne de se calmer ou de se concentrer. Elle peut entraîner des gestes répétitifs, des cris, des pleurs ou des demandes incessantes. Plusieurs facteurs peuvent provoquer l’agitation, comme un sentiment d’insécurité, une frustration, une douleur, un besoin non satisfait ou une stimulation excessive.
Méfiance
Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[1] peut développer une méfiance envers son entourage. Elle se sent menacée, trahie ou abandonnée, et réagit par des comportements agressifs ou hostiles. Elle refuse de se laisser aider ou soigner, et accuse les autres de lui nuire ou de lui dérober ses affaires. Ces troubles du comportement sont souvent liés à une confusion, de la peur ou une perte de repères.
Agressivité
L’agressivité est une réaction hostile ou violente qui vise à blesser ou à dominer l’autre. Elle peut se manifester par des mots blessants, des gestes brusques, des morsures, des coups ou des griffures. L’agressivité peut être due à une frustration, à une colère, à une provocation, à une intrusion ou à une défense de son territoire.
Déambulation
La déambulation, trouble du comportement fréquent chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[1], se caractérise par une marche sans destination ni logique. Elle peut prendre la forme d’allers-retours incessants, de sorties nocturnes ou de tentatives d’évasion. Ce besoin de bouger peut s’expliquer par une recherche d’attention, une stimulation sensorielle particulière, un souvenir ou une angoisse.
Fugue
Fuguer, c’est partir sans prévenir ni expliquer. Certains résidents d’EHPAD[2] atteints de la maladie d’Alzheimer[1] adoptent ce comportement. Ils disparaissent soudainement, errent dans la rue ou rentrent au domicile familial. Ils expriment ainsi leur désir de liberté, leur nostalgie, leur confusion ou leur détresse.
Apathie
L’apathie se caractérise par un désintérêt pour l’environnement. La personne atteinte de ce trouble du comportement ne manifeste aucune initiative, motivation ou émotion. Elle paraît indifférente, passive ou absente. L’apathie peut avoir plusieurs causes : sentiment d’impuissance, dépression[4], isolement ou effet secondaire d’un médicament.
Prise en charge d’Alzheimer[1] en EHPAD[2] : comment sont gérés les troubles du comportement ?
Les troubles du comportement sont un défi majeur pour la prise en charge des personnes atteintes d’Alzheimer[1] en EHPAD. Pour accompagner ces résidents, il existe des dispositifs spécifiques, tels que des unités de vie protégées (ou unités Alzheimer[1][2]), les unités d’hébergement renforcé (UHR), les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA), ou encore des équipes spécialisées Alzheimer[1][5] (ESA). Conformément au plan Alzheimer[1], ces structures visent à prévenir et à gérer les troubles du comportement liés à la démence.
Les principes généraux de la prise en charge d’Alzheimer[1] en EHPAD[2]
La prise en charge d’Alzheimer[1] en EHPAD repose avant tout sur une approche non médicamenteuse, qui privilégie le respect de la personne, l’écoute, la communication[2] et la bienveillance. L’objectif est de comprendre le sens du comportement, d’en identifier la cause et d’y répondre de façon adaptée. Il s’agit aussi de préserver l’autonomie, l’estime de soi et le plaisir de vivre de la personne malade.
Pour assurer la sécurité des résidents en cas de comportements agressifs ou de fugue, les EHPAD[2] disposent de mesures de protection, telles que des alarmes, des caméras, des portes sécurisées ou des bracelets électroniques. Ces dispositifs doivent être utilisés avec parcimonie et avec le consentement de la personne ou de sa famille. Elles ne doivent pas entraver la liberté de circulation ni le respect de l’intimité.
Les différentes stratégies pour prévenir et réduire les troubles du comportement en EHPAD[2]
L’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[1] en EHPAD passe par l’adaptation de leur environnement[2]. Un cadre de vie sécurisant, agréable et stimulant aide à prévenir et à réduire les troubles du comportement. Il renforce l’orientation, la mémoire et les repères spatio-temporels.
Des activités personnalisées, qui mobilisent les sens, la créativité et l’affectivité, favorisent le bien-être et l’estime de soi. Un soutien psychologique, pour la personne malade, sa famille et les professionnels, permet d’exprimer les émotions, les besoins et les difficultés liés à la maladie.
Pour déceler les signes de détresse, de douleur ou de besoins insatisfaits chez une personne démente, il faut être attentif à son langage verbal et non verbal. Ses expressions faciales, ses gestes, ses postures ou ses mimiques sont autant d’indices. Ses paroles, ses cris, ses soupirs ou ses gémissements sont également révélateurs. Des outils d’évaluation validés, comme des échelles de douleur ou des questionnaires de qualité de vie, peuvent aussi être utilisés.
Le rôle des professionnels de santé et des aidants familiaux
En EHPAD[2], les troubles du comportement des personnes atteintes d’Alzheimer[1] nécessitent un accompagnement adapté. Les professionnels de santé, les psychologues et les aidants familiaux forment une équipe solidaire. Ils se coordonnent avec le médecin traitant et le personnel soignant. Ils se forment sur la maladie[2] et ses répercussions. Ils sont empathiques, patients et respectueux envers les résidents.
Ils prennent aussi soin d’eux-mêmes, en s’accordant des moments de détente et de soutien. Leur collaboration favorise l’échange d’informations, de conseils et d’expériences. Elle leur permet de mieux comprendre et gérer les situations difficiles. Elle leur apporte un appui mutuel dans cette épreuve.
En conclusion, les troubles du comportement sont des manifestations fréquentes et difficiles à vivre pour les personnes atteintes d’Alzheimer[1], leurs proches et les professionnels de santé. Ils nécessitent une prise en charge adaptée. Des dispositifs spécifiques existent pour accueillir et accompagner les personnes souffrant de troubles du comportement. Ceux-ci visent à offrir aux personnes malades un cadre de vie sécurisant, respectueux et stimulant, qui leur permet de conserver leur dignité et leur qualité de vie.
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