Le vieillissement de la population et les défis liés à la perte d’autonomie et aux problèmes de santé nécessitent souvent la recherche de solutions adaptées permettant d’assurer le bien-être des proches vulnérables. Votre proche âgé est de plus en plus dépendant et a besoin d’être accompagné dans sa vie quotidienne, mais vous ne souhaitez pas le mettre sous tutelle[1] ou curatelle ? Véritable alternative aux mesures de protection judiciaires, l’habilitation familiale[3][2] peut être une très bonne option dans le cadre d’un placement en EHPAD[3]. Tout ce que vous devez savoir sur l’habilitation familiale, ses avantages et ses inconvénients est dans cet article.
En quoi consiste l’habilitation familiale ?
L'habilitation familiale autorise un proche à agir en tant que représentant ou assistant pour une personne majeure confrontée à une situation de dépendance[5] physique ou mentale, la rendant incapable de prendre en charge seule ses intérêts. Cette disposition simplifie les procédures relatives au placement en EHPAD[3] de la personne âgée dépendante, tout en veillant au respect de ses besoins.
Même si elle nécessite l’intervention du juge des contentieux de la protection, l’habilitation familiale ne fait pas partie des mesures judiciaires comme la mise sous curatelle[2] ou sous tutelle[1].
La durée maximale de l'habilitation est de 10 ans et peut être prolongée sur présentation d'un certificat médical circonstancié.
Il est possible d'obtenir une habilitation pour représenter la personne âgée ou simplement pour l'assister. Dans le premier cas, la personne habilitée a le pouvoir de conclure des actes en lieu et place de la personne protégée, dans le second cas, elle lui apporte seulement son assistance lorsque cela est nécessaire.
Quel est l’intérêt de l’habilitation familiale pour le placement d’une personne en EHPAD[3] ?
Lorsqu'une personne âgée nécessite un placement en EHPAD[3] en raison de sa dépendance[5] physique ou mentale, l'habilitation familiale se révèle être une solution intéressante aussi bien pour le proche que pour sa famille.
Elle permet à cette dernière de jouer un rôle actif dans la recherche et le choix de l'établissement, en prenant en compte les besoins spécifiques du proche concerné. Cette approche se différencie des mesures de protection judiciaires plus contraignantes en offrant une latitude plus grande à la famille dans la prise de décisions liées au bien-être de la personne âgée.
Qui peut obtenir l’habilitation familiale et à quelles conditions ?
L’habilitation familiale peut être demandée et accordée aux proches suivants :
- descendants (enfant, petit-enfant) ;
- ascendants (parent) ;
- frère ou soeur ;
- conjoint, partenaire de PACS ou concubin.
Le juge peut désigner une ou plusieurs personnes habilitées. Dans ce cas, elles doivent agir en concertation.
Elle ne peut être mise en place qu’en cas de consensus des membres de la famille et n’est donc pas adaptée s’il existe des conflits familiaux.
La personne habilitée peut-elle prendre toutes les décisions au nom du sénior sous protection ?
Les pouvoirs de la personne habilitée dépendent du type d’habilitation familiale décidée par le juge des tutelles[6].
Dans le cas d’une habilitation générale, le représentant désigné a le pouvoir de représenter son parent, placé en EHPAD[3], dans tous les aspects de sa vie (administratifs, médicaux ou encore financiers). Cependant, une autorisation du juge des tutelles[6] est requise pour effectuer des modifications au testament de la personne âgée ou pour réaliser une donation.
Dans le cas d’une habilitation spéciale ou partielle, le juge spécifie les types d'actes que la personne habilitée est autorisée à réaliser. Cette habilitation peut être limitée à un seul acte et se terminer une fois celui-ci accompli.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’un placement en EHPAD[3] par habilitation familiale ?
Voyons quels sont les avantages et les inconvénients de l'habilitation familiale dans le cadre d’un placement en EHPAD[3].
Les avantages de l’habilitation familiale
Un aspect clé de l'habilitation familiale dans le contexte du placement en EHPAD[3] est la souplesse qu'elle confère aux proches. Contrairement à d'autres dispositifs légaux, elle permet une meilleure adaptabilité aux besoins changeants du proche vulnérable. Les décisions concernant la santé, la gestion financière, et les aspects liés au mode de vie au sein de l'EHPAD[3] peuvent être prises de manière plus réactive et personnalisée, améliorant ainsi la qualité de vie de la personne protégée.
L'habilitation familiale minimise les formalités administratives souvent associées aux procédures judiciaires, facilitant ainsi le processus de placement en EHPAD[3]. Cela se traduit par une transition plus fluide pour la personne âgée et une diminution du fardeau administratif pour la famille, lui permettant de se concentrer davantage sur l'accompagnement du sénior.
La possibilité d'une habilitation générale ou partielle offre une flexibilité adaptée aux besoins spécifiques du majeur protégé. Par exemple, si le proche a besoin d'une assistance particulière dans la gestion financière, une habilitation spécifique peut être privilégiée, tandis qu'une habilitation générale couvrira un large éventail de décisions.
Moins intrusive que la mise sous tutelle[1] ou curatelle[2], l’habilitation familiale offre une confidentialité renforcée. En effet, une fois en place, il n'y a pas de contrôle judiciaire régulier, préservant ainsi la sphère privée du majeur protégé.
Enfin, l'absence de gestionnaire extérieur permet à la famille de gérer directement les affaires de leur parent. Cela se traduit par une autonomie accrue dans la prise de décisions, sans dépendre d'une tierce partie.
Les inconvénients de l’habilitation familiale
Le fait que l’habilitation familiale soit plus souple que les autres mesures judiciaires de mise sous protection entraîne néanmoins certains inconvénients.
L’un des désavantages majeurs est l’absence de contrôle régulier par le juge ou d'autres autorités, ce qui peut laisser place à des abus. En l'absence de surveillance continue, il existe un risque accru que des décisions contraires aux intérêts du majeur protégé soient prises sans être détectées.
L'absence d'un tiers neutre peut également être source de conflits familiaux. Des désaccords au sein de la famille, par exemple sur des choix médicaux ou financiers, peuvent surgir et compromettre la cohésion familiale.
L’habilitation familiale ne peut être accordée que pour une durée de 10 ans maximum, renouvelable. Cette limitation peut poser des défis, surtout lorsque le sénior nécessite une protection à long terme. La planification à moyen et long terme devient alors cruciale pour assurer une transition en douceur lorsqu'un renouvellement est nécessaire.
La personne habilitée est tenue de rendre des comptes aux membres de la famille s’ils en font la demande, ce qui peut générer une pression significative, en particulier si des décisions prises suscitent des controverses ou des désaccords.
Un autre obstacle est la non-reconnaissance de l'habilitation familiale à l'étranger. Si des actes juridiques doivent être accomplis hors des frontières nationales, cette mesure peut ne pas être reconnue, entraînant des complications dans des contextes internationaux. Par exemple, lors d'une transaction immobilière ou d'une procédure légale dans un autre pays, l'habilitation familiale peut ne pas être prise en compte, nécessitant des démarches juridiques supplémentaires.
L'habilitation familiale émerge comme une option privilégiée dans le contexte du placement en EHPAD[3], offrant aux proches la possibilité de concilier les aspects légaux avec une approche personnalisée et respectueuse des besoins spécifiques de la personne âgée dépendante.
Laissez un commentaire