Lorsqu’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer[2] évolue vers le GIR[3] 1, cela marque un changement majeur nécessitant une adaptation de sa prise en charge. Cette transition soulève de nombreuses questions : comment identifier précisément ce passage du GIR[3] 2 au GIR[3] 1 ? Quels changements concrets cela implique-t-il dans le quotidien du malade et de ses aidants ? En comprenant les spécificités de chaque niveau, vous pourrez mieux anticiper les besoins et assurer un accompagnement optimal de votre proche.
Grille AGGIR[6][5] : Principales différences entre GIR[3] 2 et GIR[3] 1
La distinction essentielle entre ces deux niveaux s’observe dans le degré d’autonomie résiduelle. En GIR[3] 2, le patient Alzheimer[2] maintient encore certaines capacités, même si elles sont limitées : il peut souvent communiquer par des gestes basiques, exprimer des émotions simples ou indiquer certaines préférences par son comportement. La surveillance peut être intermittente, permettant des moments où le patient peut rester seul pendant de courtes périodes sous certaines conditions de sécurité.
En GIR[3] 1, la situation est radicalement différente : la perte d’autonomie devient totale. Le patient ne peut plus exprimer ses besoins ni effectuer le moindre geste quotidien sans une assistance complète. Cette différence impacte considérablement l’organisation des soins, le choix du lieu de vie et les aspects financiers. Le GIR[3] 1 exige une présence continue et des compétences soignantes plus pointues, ce qui entraîne généralement des coûts plus élevés, que ce soit dans le cadre d’un maintien à domicile[7] ou d’un hébergement en établissement spécialisé.
LIRE AUSSI : Grille AGGIR et calcul du GIR[6][5][3]
Impact de la perte totale d’autonomie dans la prise en charge des patients Alzheimer[2]
Les patients Alzheimer[2] en GIR[3] 1 nécessitent une attention de tous les instants et des soins spécialisés. La surveillance doit être véritablement permanente, 24 heures sur 24, car ces personnes ne peuvent plus signaler le moindre problème ou besoin.
Chaque acte du quotidien requiert une assistance totale. L’alimentation est souvent réalisée avec des textures modifiées pour prévenir les fausses routes, la toilette complète est effectuée au lit et des changements de position sont nécessaires toutes les 2-3 heures pour éviter l’apparition d’escarres.
En établissement, ces patients disposent généralement d’une chambre entièrement équipée : lit médicalisé à hauteur variable, matériel de transfert (lève-malade), barrières de sécurité, etc.
À domicile, l’organisation devient plus complexe et nécessite la coordination de multiples intervenants :
- auxiliaires de vie formées ;
- infirmiers pour les soins techniques ;
- kinésithérapeutes pour maintenir une certaine mobilité articulaire ;
- ergothérapeutes pour adapter l’environnement.
Le logement doit subir un aménagement complet avec l’installation de matériel médical spécifique et la sécurisation de tous les espaces.
LIRE AUSSI : GIR 1 : Le degré de perte d’autonomie le plus élevé[3]
Quand une personne Alzheimer[2] passe-t-elle au niveau de dépendance[8] le plus élevé ?
Le passage en GIR[3] 1 intervient lorsque la personne perd toute capacité à interagir de manière cohérente avec son environnement. Plusieurs signes précurseurs peuvent alerter les familles :
- l’impossibilité croissante à communiquer, même par gestes simples ou expressions faciales ;
- la perte totale de la marche, même avec assistance ;
- l’apparition de troubles importants de la déglutition nécessitant une adaptation systématique de l’alimentation ;
- une désorientation complète dans le temps et l espace, sans aucun moment de lucidité ;
- l’incapacité à maintenir une position assise sans support ;
- la perte du contrôle des sphincters nécessitant des protections permanentes.
L’évaluation est réalisée par une équipe médico-sociale qui utilise la grille AGGIR[6][5] pour mesurer précisément le niveau de dépendance[8]. Cette évaluation prend en compte différents critères : cohérence, orientation, toilette, habillage, alimentation, élimination, transferts, déplacements intérieurs et extérieurs.
Quels soins et services pour les patients Alzheimer[2] en GIR[3] 1 ?
La prise en charge d’un patient Alzheimer[2] en GIR[3] 1 nécessite une organisation minutieuse et des compétences spécifiques pour garantir des soins optimaux et une qualité de vie préservée malgré la dépendance[8] totale.
Les besoins spécifiques liés au GIR[3] 1
Les soins quotidiens requièrent une expertise particulière et une attention constante :
- prévention active des escarres par des changements de position réguliers et l’utilisation de matériel adapté (matelas à air, coussins de positionnement) ;
- surveillance étroite de l’hydratation et de l’alimentation, avec adaptation des textures et techniques spécifiques pour prévenir les fausses routes ;
- soins d’hygiène nécessitant des techniques de manipulation particulières pour assurer le confort et la sécurité du patient ;
- monitoring des signes vitaux et de l’état général ;
- attention particulière à la prévention des complications liées à l’immobilité.
Le personnel doit être spécifiquement formé non seulement aux gestes techniques, mais aussi à la communication non verbale pour détecter les signes d’inconfort, de douleur ou de détresse que le patient ne peut plus exprimer verbalement.
Hébergements adaptés pour le GIR[3] 1
Les EHPAD[1] disposant d’unités Alzheimer[2] spécialisées représentent souvent la solution la plus adaptée. Ces structures offrent un environnement sécurisé avec du personnel formé et du matériel adapté.
Le choix de l’établissement doit prendre en compte plusieurs critères :
- ratio personnel/résidents ;
- présence d’une unité protégée ;
- expertise en soins palliatifs[9] ;
- proximité avec la famille ;
- tarifs et disponibilités.
APA en EHPAD[1] ou à domicile : Quels droits et aides pour les patients Alzheimer[2] en GIR[3] 1 ?
Le montant de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (Apa) varie selon le niveau de GIR[3]. En GIR[3] 1, le montant de l’APA atteint son maximum, permettant une prise en charge plus importante qu’en GIR[3] 2.
À domicile, il peut atteindre jusqu’à 2 045,56 € par mois pour un patient classé en GIR[3] 1, alors qu’il est de 1 654,18 € par mois pour un GIR[3] 2. Cette allocation couvre une partie des frais liés à la dépendance[8] :
- rémunération des intervenants professionnels (auxiliaires de vie, garde de nuit) ;
- acquisition de matériel médical spécialisé ;
- aménagements du logement ;
- portage de repas adaptés ;
- solutions de répit pour les aidants.
En établissement, l’APA contribue au paiement du tarif dépendance[8] facturé par la structure. Cependant, selon les revenus du bénéficiaire, elle ne couvre pas toujours l intégralité de ce tarif, laissant une part à la charge de la personne ou de sa famille.
Des aides complémentaires peuvent être mobilisées : aide sociale à l’hébergement, crédit d’impôt[10] pour l’emploi d’un salarié à domicile, ou encore aides des caisses de retraite pour l’adaptation du logement.
LIRE AUSSI : Quel est le montant de l’APA en EHPAD par GIR ?[3][1]
Le passage en GIR[3] 1 représente un cap difficile pour les familles, mais une bonne compréhension des différences avec le GIR[3] 2 permet de mieux anticiper et organiser la prise en charge. L’accompagnement professionnel et les aides financières disponibles constituent des ressources essentielles pour assurer le bien-être du patient dans cette phase avancée de la maladie. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des professionnels pour mobiliser l’ensemble des dispositifs auxquels vous avez droit.
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