Le dispositif MAIA[1] a été mis en place pour améliorer la qualité des soins et garantir une prise en charge globale optimale des résidents en maison de retraite médicalisée. Cette approche novatrice vise à coordonner les services médicaux, sociaux et sociaux-médicaux afin d’organiser plus efficacement la prise en charge des malades en EHPAD[2] et plus particulièrement celles atteintes de pathologies lourdes comme la maladie d’Alzheimer[3].
Qu’est-ce que le dispositif MAIA[1] ?
La méthode MAIA[1] « Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des malades Alzheimer » a d’abord été créée en 2009 pour répondre aux besoins spécifiques des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[3][2]. En 2011, son domaine d’application a été étendu à l’ensemble des personnes âgées dépendantes de 60 ans et plus et le dispositif a été rebaptisé « Méthode d’Action pour l’Intégration des services d’aide et de soin dans le champ de l’Autonomie ».
Quels sont les objectifs de MAIA[1] ?
Le dispositif MAIA[1] a pour objectif principal de permettre aux personnes âgées de rester à domicile ou en EHPAD [2]le plus longtemps possible, en favorisant leur autonomie et en évitant autant que possible les hospitalisations non planifiées.
La méthode repose sur le principe de coordination des différents acteurs impliqués dans la prise en charge des personnes âgées, y compris les professionnels de santé, les travailleurs sociaux, les financeurs, les aidants familiaux, et les résidents eux-mêmes.
Le principe s’articule autour d’une mise en commun de tous les outils et moyens d’action à la disposition de chacun des intervenants dans le parcours de soin afin de proposer un dispositif complet visant à faciliter la prise en charge des personnes âgées.
Quelles sont les personnes concernées par le dispositif MAIA[1] ?
Le dispositif MAIA[1] concerne les personnes âgées d’au moins 60 ans en perte d’autonomie, qu’elles vivent à domicile ou en établissement médicalisé. Ces personnes peuvent présenter divers degrés de dépendance[5] physique et cognitive, et ont généralement besoin d’une assistance dans leurs activités quotidiennes.
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[3] sont concernées par le dispositif MAIA[1] ainsi que les séniors souffrant d’autres pathologies neurodégénératives comme la maladie à corps de Lewy ou la dégénérescence fronto-temporale.
Comment fonctionne la méthode MAIA[1] en EHPAD[2] ?
L’accompagnement MAIA[1] ne peut être sollicité que par un professionnel tel qu’un médecin, un infirmier ou encore un travailleur social. Une évaluation globale des besoins de la personne est réalisée et un plan personnalisé est élaboré entre les différents acteurs impliqués dans le parcours de soins du sénior.
Les différents acteurs
Le décideur MAIA[1] est généralement une autorité locale, telle qu’un conseil départemental ou une agence régionale de santé (ARS). Il a la responsabilité de prendre la décision de mettre en place le dispositif. Il alloue les ressources nécessaires à sa mise en œuvre et définit les objectifs et les priorités.
Le porteur de projet est une structure locale telle qu’un EHPAD[2], un centre hospitalier, une association ou un organisme public qui assume la mise en place et la gestion du dispositif. Il est chargé de la coordination des services, de l’organisation des évaluations des personnes âgées, de l’élaboration des plans personnalisés et de la supervision du coordinateur MAIA[1].
Le pilote ou coordinateur MAIA[1], véritable chef d’orchestre du dispositif, ce professionnel de santé est spécialement formé pour mettre en œuvre la méthode. Il joue un rôle essentiel dans la coordination et la collaboration des différents acteurs et est le point de contact principal des personnes âgées et de leur famille.
En résumé, le décideur MAIA[1] prend l’initiative de mettre en place la méthode au niveau régional, le porteur de projet assume la responsabilité de la mise en œuvre locale, et le coordinateur joue un rôle clé dans la coordination des services et la prise en charge personnalisée des personnes âgées en perte d'autonomie. Cette collaboration entre les différents acteurs vise à améliorer la qualité de vie et l'autonomie des personnes âgées.
Les mécanismes interdépendants
La concertation est au cœur de la méthode MAIA[1]. Elle fait référence à la collaboration étroite et régulière entre les différents acteurs impliqués dans la prise en charge des personnes âgées. Son objectif est de favoriser la communication, la compréhension mutuelle et la planification des efforts pour répondre aux besoins de manière cohérente et efficace. Les réunions de concertation permettent aux divers intervenants de discuter des cas individuels, d’élaborer des plans de soins et d’accompagnement et de résoudre les éventuels problèmes.
Le guichet intégré correspond à un point d’entrée unique. Il facilite l’accès aux services de santé, et d’aide sociale en permettant aux personnes âgées de bénéficier du même service quel que soit le guichet auquel elles se rendent. Le guichet intégré est souvent géré par le porteur de projet MAIA[1], qui assure la coordination des services. Il permet aux personnes âgées et à leurs proches de trouver rapidement les informations et les ressources dont ils ont besoin.
La gestion de cas est une approche individualisée de la prise en charge des personnes âgées. Chaque sénior bénéficiant du dispositif se voit attribuer un gestionnaire de cas. Son rôle consiste à travailler en étroite collaboration avec la personne âgée pour élaborer un plan personnalisé qui répond à ses besoins spécifiques. Il assure un suivi continu de la personne et effectue les ajustements en fonction de l’évolution de son état de santé.
Les outils intégrés au dispositif MAIA[1] en EHPAD[2] ?
Le formulaire d’analyse multidimensionnelle est un outil d’évaluation structuré qui permet d’identifier les besoins, les ressources et les souhaits du sénior en perte d’autonomie. Il est rempli par une équipe pluridisciplinaire et constitue la base de l’élaboration du plan de service individualisé.
Le plan de service individualisé est un support de gestion de cas qui sert à définir, à planifier et à suivre de manière cohérente et continue l’ensemble des interventions assurées auprès du sénior en situation complexe. Ce plan guide la coordination des services et assure que chaque professionnel est informé de son rôle et de ses responsabilités dans la prise en charge de la personne âgée. Il est régulièrement révisé et ajusté en fonction de l'évolution des besoins de la personne.
Le système d’informations partageables est une plateforme ou un outil informatique qui permet de stocker et de partager des informations pertinentes sur la personne âgée, son plan de service individualisé, ses évaluations, ses rendez-vous médicaux, etc. Il est essentiel pour garantir la coordination des soins et des services, éviter les doublons et permettre à chaque acteur d’accéder aux informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées.
Quels sont les avantages de la méthode MAIA[1] ?
La méthode MAIA[1] offre de nombreux avantages pour la personne âgée en perte d'autonomie, notamment :
-Une prise en charge personnalisée ;
-Un maintien à domicile[6] facilité ;
-Une meilleure qualité des soins ;
-Un soutien aux aidants familiaux ;
-Un accès facilité aux ressources locales comme les groupes de soutien aux aidants ou les différents services de santé ;
-Une assistance précoce permettant de prévenir les situations de crise et la détérioration de l’état de santé du sénior ;
-La prise en compte de l’avis du sénior dans le processus de prise de décision et de la planification des soins.
En résumé, la méthode MAIA[1] fonctionne en identifiant les personnes âgées en perte d'autonomie, en évaluant leurs besoins, en élaborant un plan personnalisé, en coordonnant les acteurs impliqués, en assurant un suivi continu et en offrant un soutien aux aidants familiaux. Cette approche globale vise à améliorer la qualité de vie, l'autonomie et l'accès aux soins pour les personnes âgées.
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