Votre proche âgé ne peut plus vivre seul en toute sécurité ? Vous hésitez encore sur la meilleure option, entre un établissement spécialisé et un cadre plus familial ? Peu de personnes le savent, mais il existe des alternatives à la maison de retraite comme les maisons d’accueil pour personnes âgées, une solution encore méconnue des familles. Moins médicalisé qu’un EHPAD[1], plus chaleureux et souvent plus abordable, ce mode d’hébergement permet à un senior en perte d’autonomie de vivre au sein d’un foyer, chez un accueillant familial agréé. Cet article vous donne toutes les clés pour mieux comprendre l’accueil familial et faire le meilleur choix pour votre proche.
Qu’est-ce qu’une maison d’accueil pour personnes âgées ou handicapées ?
Une maison d’accueil pour personnes âgées, aussi appelée famille d’accueil pour seniors, est une alternative aux établissements médicalisés comme les maisons de retraite médicalisée. Elle permet à une personne âgée ou en situation de handicap d’être hébergée et accompagnée au sein d’un foyer, généralement chez un accueillant agréé par le Conseil départemental.
L’accueillant familial fournit un logement adapté, une assistance dans les gestes du quotidien et une présence rassurante, tout en préservant une certaine indépendance pour la personne accueillie. Ce mode d’hébergement est particulièrement recommandé pour les seniors qui ne nécessitent pas une prise en charge médicale lourde, mais qui ne peuvent plus vivre seuls en toute sécurité.
Quelle est la différence entre un séjour en famille d’accueil et un hébergement en EHPAD[1] ?
L’accueil familial et l’EHPAD[1] répondent à des besoins différents.
| Critères | Accueil familial | EHPAD[1] |
| Cadre de vie | Environnement familial, plus intime et personnalisé avec 3 à 4 personnes âgées accueillies au sein du foyer | Établissement collectif, médicalisé et structuré, parfois plus de 50 résidents par EHPAD[1] |
| Accompagnement | Présence d’un accueillant familial qui accompagne dans les actes du quotidien Pas de professionnel de santé | Encadrement par une équipe pluridisciplinaire (médecin coordonnateur, infirmiers, aides-soignants) |
| Coût | Moins onéreux qu’un EHPAD[1][3] | Coût élevé en raison de la médicalisation de l’établissement |
| Suivi médical | Non médicalisé, mais l’accueillant coordonne les rendez-vous médicaux et possibilité d’intervention d’infirmiers libéraux | Prise en charge médicale assurée sur place 24j/24 |
| Accessibilité | Dépend des places disponibles, avec de grandes disparités selon les départements | Plus de choix d’établissements, mais avec parfois des listes d’attente |
À qui s’adresse l’accueil familial ?
L’accueil familial est une solution adaptée aux personnes âgées qui :
- ne peuvent plus vivre seules en raison d’une perte d’autonomie physique ou cognitive légère à modérée ;
- recherchent un cadre de vie chaleureux et personnalisé, plus proche de leur domicile et de leurs proches ;
- souhaitent éviter la vie en collectivité des établissements spécialisés ;
- ne nécessitent pas de prise en charge médicale lourde.
Les accueillants familiaux ne doivent avoir aucun lien de parenté avec la personne hébergée.
Ce mode d’hébergement peut aussi être une solution temporaire pour des personnes en convalescence après une hospitalisation ou en attente d’une place en établissement spécialisé.
Comment se passe l’accueil familial pour une personne âgée ?
L’accueil familial repose sur un contrat d’accueil signé entre la personne âgée (ou son représentant légal) et l’accueillant familial. Ce contrat définit les conditions de vie au sein du foyer et encadre les engagements des deux parties.
Un cadre réglementé pour la sécurité du senior
L’accueil familial est une solution encadrée par le conseil départemental, qui délivre un agrément aux accueillants après une évaluation rigoureuse. Cet agrément, valable 5 ans, garantit que l’accueillant dispose des compétences nécessaires pour accompagner une personne âgée en perte d’autonomie.
Chaque accueillant ne peut héberger que 3 personnes âgées maximum (4 dans le cas d’un couple) afin de préserver un cadre familial et de garantir un accompagnement individualisé. Cette limitation permet de veiller au bien-être des personnes accueillies et d’assurer un suivi attentif à leurs besoins quotidiens.
Des conditions d’hébergement proches du domicile
La personne âgée bénéficie d’un logement individuel, avec une chambre privée d’au moins 9 m² (ou 16 m² pour un couple), meublée et adaptée à ses besoins. Elle partage les espaces communs avec la famille d’accueil (salon, cuisine, salle à manger…), ce qui favorise l’intégration et la convivialité.
Les accueillants familiaux assurent une présence permanente et prennent en charge divers services du quotidien :
- aide aux gestes essentiels tels que la toilette, l’habillage ou la prise des repas ;
- accompagnement social et médical : rendez-vous médicaux, promenades, activités de loisirs ;
- entretien du linge et préparation des repas adaptés aux besoins de la personne accueillie.
L’objectif est de permettre aux personnes âgées de conserver un mode de vie aussi proche que possible du domicile, tout en bénéficiant d’un cadre sécurisant et bienveillant.
Où et comment trouver une famille d’accueil pour seniors ?
Trouver une famille d’accueil adaptée peut nécessiter quelques démarches. Plusieurs organismes peuvent aider dans cette recherche et accompagner la personne âgée et ses proches.
Où se renseigner sur les familles d’accueil disponibles dans un secteur en particulier ?
Pour obtenir la liste des familles d’accueil disponibles dans un secteur donné, il est possible de s’adresser à plusieurs structures locales :
- le Conseil départemental, qui délivre les agréments et tient à jour un registre des accueillants familiaux ;
- les Centres locaux d’information et de coordination (CLIC[4]), qui orientent les seniors et leurs familles vers des solutions adaptées ;
- les Centres communaux d’action sociale (CCAS[5]), qui peuvent informer sur les aides et les familles d’accueil agréées dans la commune.
Dans certains cas, des amis ou des proches peuvent souhaiter accueillir une personne âgée chez eux. Ils devront alors demander un agrément du Conseil départemental, ce statut n’étant pas réservé aux professionnels.
Quelles sont les démarches pour intégrer un accueil familial ?
Deux modes d’emploi sont possibles pour une famille d’accueil :
- l’emploi direct (gré à gré) : la personne accueillie devient employeur et rémunère directement l’accueillant. Les démarches peuvent être simplifiées avec le CESU accueil familial, qui gère les déclarations et les prélèvements sociaux ;
- l’emploi via une association ou une entreprise spécialisée, qui embauche l’accueillant et gère les formalités administratives. Le senior paie alors une organisation intermédiaire.
Avant d’intégrer une famille d’accueil, un contrat d’accueil familial doit être signé. Ce document, basé sur un modèle national, garantit la qualité de la prise en charge et précise :
- les conditions d’accueil concernant la qualité de l’hébergement, la durée et les prestations fournies ;
- la rémunération de l’accueillant et les charges incluses ;
- les obligations réciproques, notamment l’assurance et le suivi médico-social ;
- les modalités de remplacement en cas d’absence de l’accueillant.
Ce cadre contractuel permet d’assurer un accompagnement adapté aux besoins et aux attentes du senior, dans un environnement familial et sécurisé.
Est-ce que les aides en famille d’accueil sont les mêmes qu’en maison de retraite ?
Si les frais d’un hébergement en accueil familial sont généralement moins élevés que le coût d’un séjour en EHPAD[1], ils n’en restent pas moins une charge pour le proche et sa famille. Heureusement, plusieurs aides financières existent pour alléger ce coût.
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
L’APA est une aide destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie, classées en GIR[6] 1 à 4 selon la grille AGGIR. Elle peut être utilisée pour financer le tarif dépendance en maison de retraite médicalisée ou en USLD[10][9][8][7], mais également :
- la rémunération de l’accueillant familial ;
- les frais liés à l’accompagnement dans la vie quotidienne ;
- les adaptations du logement nécessaires pour garantir le confort et la sécurité du senior.
L’APA n’est pas soumise à conditions de ressources, mais le montant accordé dépend du niveau de revenus. Elle est versée par le Conseil départemental.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
L’ASH est une aide attribuée aux retraités aux revenus modestes, lorsqu’ils ne peuvent pas assumer seuls les frais d’un accueil familial. Pour en bénéficier, il faut :
- être âgé d’au moins 65 ans (ou 60 ans en cas d’inaptitude au travail) ;
- résider dans une famille d’accueil agréée par le Conseil départemental ;
- justifier de ressources insuffisantes pour couvrir les frais d’accueil.
L’ASH permet de compléter le reste à charge et de garantir un accès à l’accueil familial même avec un budget limité. Cependant, cette aide est récupérable sur succession, ce qui signifie qu’elle peut être prélevée sur l’héritage du bénéficiaire après son décès.
La prestation de compensation du handicap (PCH)
La PCH est destinée aux personnes en situation de handicap, y compris les seniors si leur perte d’autonomie est survenue avant 60 ans. Elle couvre :
- l’aide humaine pour les gestes du quotidien ;
- l’aménagement du logement pour l’adapter aux besoins de la personne.
- les frais liés au transport et à la mobilité.
Cette aide est versée par le Conseil départemental et son montant varie en fonction des besoins de la personne accueillie. La PCH n’est pas cumulable avec l’APA.
L’accueil familial est une alternative intéressante pour les personnes âgées peu dépendantes. Plus abordable qu’un EHPAD[1], il leur permet de vivre dans un cadre familial tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé.
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