Les polypathologies les plus courantes, chez les personnes âgées, compliquent souvent leur quotidien. Face à une perte d’autonomie croissante, comment assurer une prise en charge adaptée à leurs besoins spécifiques ? Entre maladies cardiovasculaires, troubles neurologiques et douleurs chroniques, ces pathologies impactent profondément la qualité de vie. Vous vous interrogez sur les solutions d’accompagnement et les structures adaptées ? On vous éclaire sur les maladies les plus fréquentes et on vous guide pour mieux anticiper et organiser l’accompagnement d’un proche en perte d’autonomie.
Polypathologies : les plus courantes chez les personnes âgées
Les personnes âgées sont souvent confrontées à plusieurs maladies chroniques simultanément, ce qui complique leur prise en charge médicale.
1. Affections neuropsychiatriques
Les troubles neuropsychiatriques touchent 85 % des résidents en EHPAD[1]. Parmi elles, la dépression, les démences, dont la maladie d’Alzheimer[4][3], et les troubles anxieux sont fréquents.
Ces pathologies entraînent des troubles de la mémoire, une désorientation et des difficultés à interagir avec l’entourage, favorisant ainsi l’isolement social. Progressivement, elles impactent l’autonomie des personnes âgées, compliquant la gestion des gestes du quotidien. La perte de repères et les troubles du comportement aggravent la dépendance[5].

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2. Maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires concernent 75 % des résidents en EHPAD[1], faisant d’elles l’une des pathologies les plus fréquentes. L’hypertension artérielle touche à elle seule 47 % des patients, augmentant le risque d’accidents vasculaires cérébraux (AVC[6]) et d’insuffisance cardiaque.
Ces pathologies entraînent une fatigue chronique, une diminution de la tolérance à l’effort et une perte progressive d’autonomie. Les complications associées, comme les AVC[6], peuvent aggraver la dépendance[5] en provoquant des troubles moteurs ou cognitifs.
3. Pathologies ostéo-articulaires
Les troubles ostéo-articulaires touchent près de la moitié des résidents en EHPAD[1], avec une prévalence plus marquée chez les femmes. Parmi ces affections, l’arthrose[7] et l’ostéoporose[8] sont particulièrement fréquentes.
L’arthrose[7] entraîne une dégénérescence du cartilage articulaire, provoquant des douleurs lors des mouvements et limitant la mobilité. L’ostéoporose, caractérisée par une diminution de la densité osseuse, augmente le risque de fractures, notamment du col du fémur[8]. Ces fractures sont souvent dues à des chutes, fréquentes chez les personnes âgées en raison de la fragilité osseuse et de la diminution de la force musculaire.
4. Affections uro-néphrologiques
Les affections uro-néphrologiques touchent près de 40 % des résidents en EHPAD[1], selon la DREES.
Parmi les plus fréquentes, l’insuffisance rénale entraîne une accumulation de toxines dans l’organisme, aggravant la fatigue et augmentant le risque cardiovasculaire.
L’incontinence[9] urinaire, quant à elle, impacte lourdement la qualité de vie, entraînant des complications dermatologiques ou infectieuses.
5. Maladies gastro-entérologiques
Les pathologies gastro-entérologiques concernent 37 % des résidents en EHPAD[1], selon la DREES. Le reflux gastro-œsophagien, fréquent chez les personnes âgées, entraîne des brûlures et des complications comme des œsophagites.
Les troubles digestifs chroniques comme la constipation ou la diarrhée altèrent l’absorption des nutriments et favorisent la malnutrition, un problème majeur en gériatrie[10]. Ces pathologies réduisent l’appétit, augmentent la fragilité et peuvent aggraver d’autres maladies sous-jacentes.
6. Troubles endocriniennes
Les troubles endocriniens touchent environ 26 % des résidents en EHPAD[1], le diabète et les dysfonctionnements thyroïdiens étant les plus fréquents.
Le diabète, en particulier le diabète de type 2, peut entraîner des complications vasculaires sévères, comme l’artériopathie des membres inférieurs ou des accidents vasculaires cérébraux. Il affecte également le système nerveux, favorisant des neuropathies responsables de douleurs, de troubles sensoriels ou d’un risque accru de chutes.
Les déséquilibres thyroïdiens, quant à eux, peuvent aggraver la fatigue, perturber la thermorégulation et affecter la cognition.
7. Pathologies bronchopulmonaires
Les pathologies bronchopulmonaires concernent environ 21 % des résidents en EHPAD[1], avec une prévalence marquée de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), de l’asthme et des infections respiratoires chroniques.
La BPCO, souvent liée au tabagisme ou à des expositions prolongées aux polluants, entraîne un essoufflement progressif et une réduction des capacités physiques.
Les infections pulmonaires récurrentes, comme les pneumonies, aggravent la fragilité respiratoire des personnes âgées. Ces maladies diminuent l’autonomie, limitent les déplacements et augmentent le risque d’hospitalisation.
Quel est l’impact de ces différentes pathologies des personnes âgées sur leur qualité de vie et leur autonomie ?
Douleurs, fatigue et limites fonctionnelles entravent les activités quotidiennes, renforçant la dépendance[5] et augmentant le risque d’isolement social et de complications médicales.
Polypathologie invalidante et évolution de la dépendance[5]
Avec l’âge, l’accumulation de plusieurs maladies chroniques – appelée polypathologie – a un effet cumulatif qui fragilise l’autonomie des personnes âgées.
Chaque pathologie peut exacerber les symptômes d’une autre, entraînant une altération progressive des capacités physiques et cognitives. Cette évolution conduit à une plus grande dépendance[5], nécessitant un accompagnement renforcé.
Risques liés au cumul de médicaments
La polypathologie chez les personnes âgées entraîne souvent une polymédication, augmentant les risques d’interactions médicamenteuses et d’effets indésirables.
L’accumulation de traitements peut altérer les fonctions cognitives, provoquer des chutes ou aggraver certaines pathologies existantes.
De plus, une mauvaise observance ou une confusion dans la prise des médicaments fragilise encore davantage la santé du patient.

Comment adapter la prise en charge des personnes âgées polypathologiques ?
L’évaluation gériatrique, la prise en charge pluridisciplinaire et les soins personnalisés permettent d’améliorer leur qualité de vie des personnes âgées souffrant de polypathologie et d’éviter les complications.
Adapter les soins : Le rôle des professionnels de santé
Une approche coordonnée est essentielle pour gérer la complexité de pathologies multiples chez les patients. Le médecin traitant assure la coordination du parcours de soins et organise les interventions des différents acteurs.
Une évaluation régulière par un professionnel de santé est essentielle pour ajuster les prescriptions, limiter les risques iatrogènes et garantir une prise en charge adaptée aux besoins évolutifs de la personne.
En revanche, l’implication active du patient, notamment grâce à l’éducation thérapeutique, renforce son autonomie et aide à prévenir la dépendance[5].
Solutions d’hébergement adaptées aux polypathologies
Le choix d’un hébergement adapté est essentiel pour offrir aux personnes atteintes de polypathologies un accompagnement adapté. Les EHPAD[1] assurent un suivi médical, tandis que les unités de soins de longue durée prennent en charge les patients les plus dépendants.
D’autres solutions, comme les résidences services ou l’habitat inclusif, permettent de conjuguer autonomie et accompagnement. Une évaluation personnalisée des besoins aide à orienter chaque patient vers la structure la plus appropriée.
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L’APA : Une aide financière pour accompagner la perte d’autonomie
L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une aide financière destinée aux personnes âgées en perte d’autonomie, qu’elles vivent à domicile ou en établissement. Adaptée au degré de dépendance[5], elle permet de financer des services d’aide à domicile, du matériel médical ou une prise en charge en EHPAD[1][11].
Cette allocation vise à alléger le poids financier des soins tout en favorisant le maintien à domicile[12] lorsque cela est possible. Son attribution repose sur une évaluation personnalisée des besoins réalisée par les équipes médico-sociales du département.
LIRE AUSSI : Autonomie GIR Alzheimer : Classement et aides associées[13][4]
La polypathologie aggrave la dépendance[5] et nécessite une prise en charge adaptée. Comprendre l’impact de ces multiples maladies permet d’anticiper les besoins et de choisir la meilleure solution d’accompagnement. Qu’il s’agisse d’un maintien à domicile[12] ou d’un hébergement spécialisé, des aides et solutions adaptées sont disponibles.
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