Les 5 différences de prise en charge des patients Alzheimer en résidence senior et en EHPAD ? 

Les 5 différences de prise en charge des patients Alzheimer en résidence senior et en EHPAD
Maisons de retraite

Votre proche âgé a été diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer[2], et vous vous interrogez sur la meilleure prise en charge pour garantir son bien-être et sa sécurité ? Cette question est d’autant plus délicate que la maladie évolue de manière imprévisible, impactant progressivement son autonomie. En fonction du stade de la pathologie, différentes solutions d’hébergement sont possibles telles que la résidence senior ou l’EHPAD.[1] Cet article vous aide à mieux comprendre les différences entre ces deux solutions dans la prise en charge des troubles cognitifs afin de vous permettre de faire le choix le plus adapté pour votre proche. 

1 - La nature de la prise en charge en EHPAD[1] et en résidence senior

La prise en charge d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer[2] dépend avant tout de l’évolution de la maladie et du niveau de dépendance[4] du malade.

La résidence senior : un cadre de vie adapté aux personnes autonomes

Les résidences seniors accueillent des personnes âgées autonomes ou en légère perte d’autonomie, évaluées en GIR 4[5] à 6, y compris celles au début de la maladie d’Alzheimer[2]. Ces établissements proposent des logements individuels dans un cadre sécurisé, avec des services optionnels tels que l’aide ménagère[6], la restauration ou encore des activités sociales, favorisant le maintien de l’indépendance.

Cependant, ces structures ne sont pas médicalisées et ne disposent pas de personnel formé pour gérer l’évolution de la maladie. Les résidences seniors peuvent ainsi convenir à une personne venant d’être diagnostiquée, tant qu’elle reste autonome, mais dès que son état mental se dégrade et entraîne une perte d’autonomie plus importante, un établissement plus adapté devra être envisagé.

L’EHPAD[1] : une prise en charge spécialisée pour les personnes dépendantes 

Les EHPAD[1] accueillent des personnes âgées en perte d’autonomie importante, évaluées en GIR 1 à 3, dont celles souffrant d’Alzheimer[2][5] à un stade plus avancé. Ces structures offrent une surveillance médicale 24h/24, un accompagnement quotidien pour les soins d’hygiène et la prise des repas, ainsi qu’un environnement adapté aux troubles cognitifs.

Certains EHPAD[1] disposent d’unités protégées spécialement conçues pour les patients Alzheimer[2] souffrant de désorientation sévère, garantissant un espace sécurisé pour prévenir les fugues et favoriser le confort.

senior Alzheimer en EHPAD

2 -  EHPAD[1] vs résidence senior: La formation et la qualification du personnel 

La formation du personnel diffère considérablement entre une résidence senior et un EHPAD[1], car leur rôle auprès des résidents est très différent. En résidence senior, les équipes assurent principalement des services d’hôtellerie et d’animation pour garantir confort et bien-être, tandis qu’en EHPAD[1], le personnel est formé pour dispenser des soins médicaux et accompagner les pathologies liées au vieillissement.

En résidence senior : un personnel centré sur le confort et l’animation

Dans une résidence senior, les équipes sont principalement formées pour assurer l’accompagnement au quotidien et l’organisation d’activités sociales et de loisirs. Elles veillent au confort des résidents, proposent une aide ponctuelle, mais n’ont pas les compétences spécifiques nécessaires pour gérer des troubles cognitifs complexes.

De plus, la formation sur la gestion des troubles du comportement liés à la maladie d’Alzheimer[2] est très limitée. Ainsi, l’équipe peut se retrouver démunie face à un résident qui développerait des épisodes de désorientation, d’agitation ou d’anxiété sévère. 

En EHPAD[1] : un personnel qualifié pour accompagner les malades Alzheimer[2]

Les maisons de retraite médicalisées disposent d’un personnel médical et paramédical spécialement formé aux pathologies neurodégénératives. Aux côtés des aides-soignants et infirmiers, on trouve souvent des psychologues, ergothérapeutes et psychomotriciens, qui interviennent pour gérer les troubles cognitifs et comportementaux.

Des protocoles spécifiques sont mis en place pour accompagner les malades Alzheimer[2] au quotidien, comprenant : 

  • l’adaptation des soins ; 
  • les techniques d’apaisement ; 
  • la stimulation cognitive ; 
  • la mise en place d’un environnement sécurisé pour limiter les risques de fugue ou d’accidents.

Certains EHPAD[1] disposent d’unités spécialisées telles que les unités de vie protégées (UVP) et les unités d’hébergement renforcé (UHR[7]), dédiées spécifiquement aux malades présentant des troubles du comportement sévères.

Les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) sont des espaces créés au sein des EHPAD[1] et qui proposent des activités thérapeutiques spécifiques pour stimuler les fonctions cognitives et apaiser l’anxiété des résidents Alzheimer[2].

3 - Les activités proposées

Les activités jouent un rôle essentiel dans le bien-être des personnes âgées, notamment celles atteintes de la maladie d’Alzheimer[2]. Elles permettent de stimuler les capacités cognitives, de préserver l’autonomie et de favoriser les interactions sociales. 

En résidence senior : des activités sociales et de loisirs adaptées aux personnes autonomes

Dans une résidence senior, les activités sont avant tout ludiques et sociales, destinées aux personnes encore autonomes et capables de gérer leur emploi du temps. L’objectif est de préserver le lien social et d’offrir des moments de détente, tout en stimulant la mémoire et la motricité.

Parmi les activités courantes, on retrouve :

  • des ateliers créatifs tels que la peinture, le tricot, la poterie ; 
  • des jeux de société tels que le scrabble, les échecs ou le bridge ;
  • des cours de gymnastique douce ou de yoga ; 
  • des conférences et des sorties culturelles ;
  • des activités intergénérationnelles avec des écoles ou des associations locales.

Pour les résidents atteints d’Alzheimer[2] au stade léger, certaines résidences proposent des ateliers de stimulation cognitive intégrant des jeux de mémoire, des exercices de lecture et des activités motrices telles que le jardinage thérapeutique.

En EHPAD[1] : des activités thérapeutiques adaptées aux troubles cognitifs

En EHPAD[1], les activités sont pensées pour s’adapter aux capacités fluctuantes des personnes atteintes d’Alzheimer[2] et sont souvent encadrées par des professionnels spécialisés (ergothérapeutes, psychologues, animateurs formés). Elles visent à ralentir la progression de la maladie, apaiser l’anxiété et maintenir une forme d’autonomie.

Les activités sont adaptées au stade d’évolution de la maladie et comprennent :

  • la musicothérapie pour éveiller la mémoire émotionnelle et réduire l’agitation ; 
  • la stimulation de la mémoire avec le visionnage d’anciennes photos, l’écoute de musiques d’époque, les échanges autour de souvenirs ; 
  • l’art-thérapie[8] incluant la peinture, le modelage ou encore le dessin pour s’exprimer autrement que par la parole ; 
  • la médiation animale pour apaiser le stress et stimuler la communication ; 
  • les ateliers sensoriels avec des jeux de textures, des huiles essentielles, des massages doux pour travailler la perception sensorielle ; 
  • les promenades encadrées en extérieur pour limiter l’anxiété et favoriser le bien-être.

4 - L’environnement et l’adaptation de la structure

L’aménagement des lieux joue un rôle clé dans la prise en charge des personnes âgées, en particulier pour celles atteintes de la maladie d’Alzheimer[2].

En résidence senior : un cadre proche du domicile

Les résidences seniors proposent un environnement semblable à un logement classique, avec des appartements individuels ou des studios équipés, permettant aux résidents de conserver leur indépendance et de se sentir comme à la maison. Les espaces sont modernes, confortables et favorisent l’autonomie, avec des services hôteliers et des espaces communs conviviaux.

Si certaines résidences intègrent des dispositifs de sécurité de base, elles ne sont pas spécialement conçues pour les troubles cognitifs avancés. Cela peut poser des difficultés lorsque la maladie d’Alzheimer[2] évolue :

  • la désorientation avec des patients qui, en l’absence de repères spécifiques, ont du mal à retrouver leur logement ;
  • plus de risque de fugue, car les patients ne sont pas surveillés, notamment la nuit.

Ainsi, une résidence senior peut convenir à une personne atteinte d’Alzheimer[2] à un stade précoce, mais deviendra rapidement inadaptée si la perte d’autonomie s’accentue.

En EHPAD[1] : un cadre sécurisé et des unités spécialisées pour Alzheimer[2]

Les EHPAD[1] sont spécialement conçus pour répondre aux besoins des personnes en perte d’autonomie, avec des espaces adaptés aux troubles cognitifs et physiques. Contrairement aux résidences seniors, ils offrent :

  • un environnement sécurisé avec des portes à code, une surveillance 24h/24 et un cheminement adapté pour éviter la désorientation ; 
  • des repères visuels avec des codes couleurs et une signalétique claire pour aider les résidents à s’orienter ; 
  • un mobilier ergonomique comprenant des lits médicalisés, des rampes de soutien et l’absence d’obstacles réduisant les risques de chute ;
  • des espaces Snoezelen[9] conçus pour la stimulation des différents sens ; 
  • d’espaces extérieurs clos, comme une petite cour ou un jardin thérapeutique, permettant aux résidents de déambuler en toute sécurité

5 - Prise en charge médicale : quelles différences entre résidence senior et EHPAD[1]

Le suivi médical est essentiel dans la prise en charge des personnes Alzheimer[2], car il permet de gérer les symptômes physiques, comportementaux et émotionnels de la maladie. 

En résidence senior : suivi médical limité, soins de confort et prévention

Dans une résidence senior, le suivi médical se concentre principalement sur la prévention, le bien-être et le confort des résidents autonomes ou semi-autonomes. Ces établissements proposent généralement :

  • des visites médicales ponctuelles, souvent sur rendez-vous avec des médecins généralistes ou des spécialistes externes ; 
  • des soins de confort, tels que la gestion des traitements quotidiens, mais sans suivi médical intensif.

En EHPAD[1] : un suivi médical spécialisé, adapté à la maladie d'Alzheimer[2]

À l’inverse, les EHPAD[1] sont équipés pour offrir un suivi médical complet et spécialisé, en particulier pour les résidents Alzheimer[2], avec :

  • un médecin coordonnateur[10], souvent gériatre, chargé de superviser les soins médicaux et de travailler en collaboration avec les médecins traitants des résidents ; 
  • un suivi des traitements et une gestion régulière des prescriptions via des protocoles de soins bien définis ;
  • un accompagnement psychologique pour gérer les troubles du comportement, les changements d’humeur et l’anxiété ; 
  • des soins médicaux constants, notamment en cas d’urgences ou de complications liées à la maladie.

Enfin, le choix entre une résidence senior et un EHPAD[1] dépend avant tout du degré d’autonomie de la personne atteinte d’Alzheimer. Alors que la résidence senior convient aux patients en début de maladie souhaitant conserver une certaine indépendance, l’EHPAD[1][2] offre une prise en charge médicalisée et sécurisée pour les stades plus avancés. Il est donc essentiel d’anticiper l’évolution de la maladie afin d’assurer le bien-être et la sécurité du proche concerné.

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