Vous êtes en situation de handicap ou accompagnez une personne qui l’est, et vous cherchez à comprendre les aides disponibles pour mieux organiser votre quotidien ? La PCH (prestation de compensation du handicap) et l’AAH (allocation aux adultes handicapés) font partie des aides à destination des personnes âgées en perte d’autonomie. Choisir le dispositif adapté, c’est bénéficier d’un soutien financier indispensable pour compenser une perte d’autonomie, aménager un logement ou encore financer des besoins spécifiques. Pourtant, entre les critères d’éligibilité, les montants et les démarches à entreprendre, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Cet article vous offre un guide complet pour différencier ces deux aides, comprendre leurs avantages et savoir comment en bénéficier.
Quels sont les critères d’éligibilité à la PCH et à l’AAH ?
Même si la PCH et l’AAH sont toutes les deux destinées à améliorer la prise en charge des personnes en situation de handicap en EHPAD[1] ou à domicile, leurs critères d’attribution sont néanmoins différents.
Les conditions pour bénéficier de la PCH
La PCH est destinée aux personnes dont le handicap entraîne une perte d’autonomie importante, sous condition de :
- être domicilié en France ;
- avoir moins de 60 ans au moment de la première demande, sauf si le handicap répondait aux critères avant cet âge ;
- avoir une limitation absolue ou deux limitations graves parmi une liste de 20 activités comme se mettre debout, marcher, se laver, manger, parler, entendre ou encore voir.
La maison départementale des personnes handicapées (MDPH) détermine l’éligibilité après une étude des besoins.
Les conditions pour bénéficier de l’AAH
L’AAH vise à garantir un revenu minimal aux personnes en situation de handicap qui ne peuvent pas ou difficilement travailler. Pour en bénéficier, il faut :
- résider en France et être de nationalité française ou en possession d’un titre de séjour pour les étrangers ;
- être reconnu avec un taux d’incapacité d’au moins 80 %, ou compris entre 50 % et 79 % et ne pas pouvoir travailler suffisamment à cause de ce handicap ;
- avoir des revenus inférieurs à un certain plafond, qui varie selon la composition du foyer ;
- avoir plus de 20 ans pour une incapacité d’au moins 80 % et moins de 60 ans pour une incapacité entre 50 % et 79 %.
L’AAH est une prestation sociale, comme pour les prestations familiales cette dernière est versée soit par la caisse d’allocation familiale (CAF), soit par la mutualité sociale agricole (MSA).
Quelles sont les dépenses prises en charge par ces deux types d’aides ?
La PCH et l’AAH, bien qu’ayant des finalités distinctes, apportent un soutien financier essentiel en prenant en charge divers types de dépenses, qu’elles soient spécifiquement liées au handicap ou dédiées aux besoins quotidiens.
Les usages de la PCH
La PCH est une prestation visant à couvrir une large gamme de dépenses liées au handicap :
- les aides humaines telles que la rémunération d’un aidant familial ou d’un professionnel pour assister dans les actes essentiels ;
- les aides techniques telles que le financement d’équipements adaptés (fauteuil roulant, prothèses, etc.) ;
- l’aménagement et les travaux destinés à adapter un logement ou un véhicule ;
- les dépenses exceptionnelles comme les frais de transport.
Les usages de l’AAH
L’AAH n’est pas affectée à des dépenses spécifiques, mais offre une autonomie financière permettant de subvenir aux besoins du quotidien, tels que :
- les dépenses courantes (loyer, alimentation) ;
- les frais de santé non couverts par d’autres aides ;
- d’autres coûts liés à la vie quotidienne.
Quelle est la procédure de demande de la PCH et l’AAH ?
Bien que ces deux dispositifs d’aide soient différents, la procédure et le formulaire de demande est le même.
Remplir le formulaire
La demande de PCH ou d’AAH débute par le remplissage du formulaire Cerfa 15692*01, disponible à la MDPH.
Il est essentiel de bien définir les différents besoins dans la section « vie quotidienne » pour permettre une évaluation précise de la situation de la personne âgée.
Joindre les pièces justificatives
Un dossier complet doit inclure :
- un certificat médical de moins de 12 mois, détaillant les impacts du handicap, rempli et signé par un médecin ;
- une photocopie recto-verso de votre pièce d’identité ou celle de votre représentant légal ;
- un justificatif de domicile ;
- une attestation de jugement en protection juridique, si applicable.
Déposer le dossier
Une fois le dossier complété, il doit être envoyé à la MDPH du lieu de résidence du demandeur. Deux choix s’offrent alors :
- un envoi postal recommandé avec accusé de réception ;
- le téléservice « MDPH en ligne », proposé par de nombreuses MDPH. Ce service permet de saisir le formulaire, de déposer les pièces jointes et de suivre ou de modifier la demande directement en ligne.
Quels sont les montants de la PCH et de l’AAH ?
Les montants de ces deux aides diffèrent en fonction de différents critères.
Le montant de la PCH
La PCH est calculée en fonction des besoins et des dépenses réelles du senior en situation de handicap. Par exemple :
- aides humaines : 100 % de prise en charge dans la limite de 18.96 € à 23.50 € par heure selon le profil de l’aidant ;
- aides techniques : jusqu’à 100 % du coût, plafonné à 13 200 € par période de 10 ans ;
- aménagements : jusqu’à 10 000 € pour l’aménagement du logement ou du véhicule.
Depuis le 1er janvier 2023, l’aide humaine peut aussi être attribuée pour des besoins spécifiques tels que :
- la gestion du stress ou des imprévus ;
- les interactions sociales ou la planification des tâches ;
- les activités quotidiennes complexes (préparer un repas ou se rendre à un rendez-vous).
Le montant de l’AAH
Le montant de l’AAH dépend des ressources de la personne bénéficiaire et de sa situation personnelle. En 2024, l’aide est plafonnée à 1 016,05 euros par mois.
Depuis la réforme entrée en vigueur au 1er octobre 2023, seuls les revenus du bénéficiaire sont pris en compte pour le calcul de l’AAH, et non ceux de son conjoint. Cette mesure vise à garantir une plus grande autonomie financière. Cependant, le nombre d’enfants à charge continue d’influencer le montant de l’aide.
En 2024, les plafonds de ressources varient ainsi :
- 12 193 euros par an pour une personne sans enfant à charge,
- Jusqu’à 36 578 euros par an pour une personne ayant quatre enfants à charge.
Les ressources évaluées portent sur l’année N-2, et une déclaration trimestrielle des revenus est requise pour ajuster le montant de l’aide.
Peut-on cumuler la PCH et l’AAH ?
Oui, il est tout à fait possible de cumuler l'AAH et la PCH, car ces deux aides sont versées par des organismes différents et répondent à des besoins distincts.
L’AAH est un complément de revenu mensuel visant à garantir un minimum de ressources, tandis que la PCH est une aide financière destinée à améliorer concrètement la vie quotidienne des personnes handicapées en maison de retraite médicalisée ou à domicile en couvrant des besoins spécifiques.
Pour cumuler ces deux aides, il suffit de déposer le formulaire requis auprès de la MDPH et d’attendre l’évaluation de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Si toutes les conditions sont remplies pour chaque aide, les deux allocations seront versées.
La PCH est également cumulable avec la majoration pour la vie autonome (MVA), qui peut elle-même être perçue en complément de l’AAH.
En conclusion, l’AAH et la PCH sont deux aides essentielles pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap. Ces prestations, cumulables sous certaines conditions, illustrent l’engagement des institutions en faveur de l’autonomie et du bien-être des bénéficiaires. Il est crucial de bien se renseigner et de solliciter l’accompagnement de la MDPH pour maximiser les droits accessibles.
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