Comment favoriser le maintien à domicile d’un senior ?

Comment favoriser le maintien à domicile d’un senior
Droits et Aides

Le maintien à domicile[1] est une solution prisée par de nombreux seniors souhaitant conserver leur indépendance et rester dans leur environnement familier, malgré une éventuelle perte d’autonomie. Cette approche permet aux personnes âgées de continuer à vivre chez elles tout en bénéficiant de services adaptés pour assurer leur sécurité, leur confort et leur bien-être. Cet article vous expose les différentes solutions visant à favoriser le maintien à domicile[1] des seniors, en vous guidant à travers les aides disponibles, les aménagements possibles et les limites à prendre en compte.

Qui peut bénéficier du maintien à domicile[1]

Le maintien à domicile[1] est ouvert aux seniors en perte d’autonomie ou ayant des difficultés à accomplir seuls certaines tâches quotidiennes. Ce dispositif s’adresse particulièrement aux personnes âgées souhaitant continuer à vivre dans leur propre logement plutôt qu’en établissement spécialisé. 

Les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes handicapées, et celles nécessitant un suivi médical peuvent également en bénéficier. Pour évaluer les besoins, les familles peuvent contacter les services sociaux locaux tels que le CCAS[4] ou le CLIC[5], qui réaliseront une évaluation globale afin de définir les aides nécessaires.

Comment rester à domicile le plus longtemps possible ? 

Rester à domicile le plus longtemps possible nécessite d’être anticipé et bien préparé. Des solutions et des aides existent pour préserver l’autonomie des seniors et assurer un cadre de vie sécurisé.

Aménager son logement

L’aménagement du logement est essentiel pour garantir la sécurité et simplifier le quotidien des seniors à domicile. Adapter l’environnement permet de limiter les risques de chutes, de réduire les efforts physiques répétés et d’améliorer le confort de vie. En effet, les chutes des personnes âgées[6] entraînent chaque année plus de 100 000 hospitalisations et plus de 10 000 décès, soulignant l’importance de rendre le domicile aussi sûr que possible.

Parmi les aménagements prioritaires :

  • installer des barres de maintien dans des pièces clés comme la salle de bain et les toilettes pour renforcer la stabilité ;
  • remplacer la baignoire par une douche à l’italienne pour limiter les risques de chute en évitant les efforts d’enjambement ;
  • optimiser l’éclairage dans les escaliers, les couloirs et autres zones à risque pour assurer une bonne visibilité ;
  • réorganiser les meubles pour dégager les espaces de passage et éviter les obstacles ;
  • choisir un lit à hauteur confortable ou réglable pour faciliter l’entrée et la sortie.

Depuis le 1er janvier 2024, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) propose MaPrimeAdapt’ (MPA), un dispositif de soutien financier spécialement dédié à l’adaptation des logements pour les personnes en perte d’autonomie.

Faire appel à un service d’aide à la personne

Pour faciliter le maintien à domicile[1], les services d’aide à la personne jouent un rôle essentiel en apportant un soutien adapté aux besoins quotidiens des seniors. Ces services, conçus pour préserver l’autonomie tout en assurant confort et sécurité, permettent aux personnes âgées de continuer à vivre chez elles le plus longtemps possible.

Le SAAD

Le SAAD (Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile) fournit un soutien pour les tâches courantes de la vie quotidienne, telles que l’entretien du domicile, la préparation des repas ou l’aide à la toilette. 

le SSAD prend en charge le ménage à domicile

Ce service emploie et recrute directement les intervenants à domicile et facture ses prestations en fonction du nombre d’heures d’accompagnement nécessaires, permettant une adaptation aux besoins de chaque senior.

Les démarches pour obtenir un SAAD varient selon le service, l’organisme et le département. Le plus simple est de contacter directement le Conseil départemental ou la Maison du Département Solidarité pour être orienté.

En cas de prescription médicale, l’Assurance Maladie peut prendre en charge partiellement ou totalement le coût des prestations. De plus, certaines mutuelles proposent des contrats qui couvrent tout ou partie de ces frais, rendant ce service plus accessible pour les personnes âgées et leurs familles.

Le SSIAD[8]

Le SSIAD[8] (Service de Soins Infirmiers à Domicile) offre un soutien médical indispensable aux personnes en perte d’autonomie. Ce service prend en charge à 100 % des soins infirmiers, tels que : 

  • les pansements ; 
  • les injections ; 
  • l’aide à l’hygiène. 

Le SSIAD[8] peut également coordonner l’intervention d’autres professionnels de santé, tels que des kinésithérapeutes ou des pédicures. 

La prescription des soins par un SSIAD[8] doit être faite par le médecin traitant, qui s’occupe également de la demande de prise en charge par la Sécurité sociale. Une fois la demande adressée, il faut compter un délai de 10 jours pour obtenir une réponse ; en l'absence de réponse, celle-ci est considérée comme acceptée. En cas d'urgence, les soins peuvent débuter avant l’expiration de ce délai.

Avec cette prescription, le bénéficiaire peut contacter directement un service de soins à domicile proche de chez lui pour organiser la prise en charge.

Bénéficier des aides financières

Pour favoriser le maintien à domicile[1] des personnes âgées, plusieurs aides financières sont disponibles, permettant d’alléger le coût des services et des aménagements nécessaires.

L’APA

L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) est une aide financière destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie. Elle peut être utilisée pour financer des services d'aide à domicile[9], des aménagements de logement ou des équipements spécifiques pour améliorer le quotidien. L’APA est attribuée en fonction du niveau de dépendance[10] et des ressources financières du bénéficiaire.

La PCH

La PCH (Prestation de Compensation du Handicap) est une aide financière conçue pour soutenir les personnes en situation de handicap. Elle est accessible aux individus de moins de 60 ans au moment de leur première demande et nécessite que le handicap réponde aux critères d’attribution de la PCH.

La Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) établit un plan d’aide pour couvrir les dépenses nécessaires à la compensation du handicap. Les dépenses sont entièrement prises en charge à 100 % si les ressources annuelles de patrimoine de la personne handicapée sont inférieures ou égales à 30 398,54 € en 2024. 

Toutefois, certaines aides, comme celles pour le ménage, les courses et l'entretien du linge, ne sont pas prises en compte dans le cadre de la PCH. Cette aide n’est pas cumulable avec l’APA.

L’aide au maintien à domicile[1]

L’aide au maintien à domicile[1] est une prestation destinée aux fonctionnaires et ouvriers retraités de l'État, ainsi qu’à leurs ayants droit, afin de prévenir leur perte d’autonomie. Ce dispositif repose sur une évaluation précise des besoins du retraité, effectuée par une structure indépendante à son domicile.

Le plan d'aide qui en découle peut comprendre divers services, tels que l’aide à domicile[9], des actions favorisant la sécurité de l’habitat, un soutien lors des retours d'hospitalisation ou encore une aide visant à financer des travaux d’aménagement du logement.

Il est important de noter que l’aide au maintien à domicile[1] n'est pas cumulable avec d'autres aides similaires, telles que l'APA ou la PCH. Les retraités doivent également avoir au moins 55 ans et leur état de dépendance[10] doit correspondre aux Groupes Iso-Ressources (GIR[11]) 5 ou 6, selon la grille AGGIR[12][13].

L’aide ménagère[14] du département

Le conseil départemental propose une aide-ménagère à domicile pour les personnes âgées qui ne bénéficient pas de l'APA.

Pour en bénéficier, il faut être âgé d'au moins 65 ans (ou 60 ans pour les personnes reconnues inaptes au travail) et avoir des ressources mensuelles inférieures à 1 012,02 € pour une personne seule et 1 571,16 € pour un couple en 2024.

La demande doit être faite auprès du CCAS [4]ou de la mairie. L'aide est versée directement au service d’aide à domicile[9] choisi ou, si aucun service n'est disponible dans la commune, à la personne elle-même, sous présentation de justificatifs de dépenses.

Enfin, il est important de noter que l’aide ménagère[14] constitue une avance du conseil départemental, récupérable sur la succession si celle-ci dépasse 46 000 €.

Les avantages fiscaux

Les crédits d'impôt[15] pour les seniors constituent des aides fiscales destinées à soutenir les dépenses liées au maintien à domicile[1], incluant l'adaptation du logement et le recours à des services d'assistance. Ces crédits peuvent réduire l'impôt[15] dû ou donner lieu à un remboursement pour ceux qui ne paient pas d'impôts.

À partir de 2024, les dépenses éligibles comprennent les services d'aide à la personne, les équipements sanitaires adaptés, et certaines installations de sécurité (comme un monte-escalier). Le crédit d'impôt[15] pour services à la personne est plafonné à 50 % des dépenses annuelles, avec un maximum de 15 000 €, majoré en fonction de l'âge des membres du foyer. Pour les travaux d'adaptation, le crédit est de 25 % des dépenses, limité à 5 000 €, avec des majorations possibles pour les personnes à charge.

Pour en bénéficier, il faut être âgé de plus de 65 ans, domicilié en France, et justifier les dépenses par des factures. 

Quelles sont les limites du maintien à domicile[1] des personnes âgées ? 

Malgré ses nombreux avantages, le maintien à domicile[1] comporte certaines limites. Il est important de les connaître pour envisager des solutions alternatives en cas de besoin.

  • L’isolement social : même avec un accompagnement à domicile, les personnes âgées peuvent souffrir d’isolement, surtout si elles n’ont pas de contacts réguliers avec leurs proches. La solitude peut avoir un impact sur leur moral et leur santé.
  • La sécurité et les soins médicaux : certains états de santé nécessitent des soins intensifs qui peuvent être difficiles à gérer à domicile. Dans ces cas, un transfert vers un établissement spécialisé, comme une maison de retraite ou un EHPAD[2], peut être nécessaire.
  • Le coût financier : même avec des aides, les frais de maintien à domicile[1] peuvent être élevés, notamment si de nombreux aménagements sont requis ou si l’état de santé demande une présence médicale accrue.
  • La charge pour les aidants : le maintien à domicile[1] peut représenter une grande responsabilité pour les aidants familiaux, qui sont souvent sollicités pour répondre aux besoins des seniors. Cela peut engendrer de la fatigue ou du stress.

burn out de l'aidant assurant la charge d'aide à domcile

Le maintien à domicile[1] est une option précieuse qui permet aux seniors de conserver leur indépendance et de vivre dans un environnement familier, tout en bénéficiant de l’aide et des aménagements nécessaires. En anticipant et en planifiant des solutions adaptées, il est possible de favoriser le bien-être des personnes âgées tout en garantissant leur sécurité et leur confort à domicile.

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