Pourquoi meurt-on d’une fracture du col du fémur ?

Pourquoi meurt-on d’une fracture du col du fémur ?
Maisons de retraite

Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi on meurt d’une fracture du col du fémur. Cette blessure, sans gravité à l’origine, peut pourtant devenir dramatique chez les seniors. Les statistiques sont alarmantes : près de 20 % des personnes âgées décèdent dans l’année suivant cette fracture. Comment une « simple » chute peut-elle avoir des conséquences aussi graves ? Quels sont les facteurs qui transforment cet accident en événement potentiellement mortel ? Découvrons les éléments qui expliquent ce danger.

Comprendre la fracture du col du fémur chez les personnes âgées

Les fractures du col du fémur sont des blessures sérieuses, souvent causées par une chute. Elles surviennent dans une zone critique reliant la tête du fémur à l’os de la hanche, fragilisant la mobilité de la personne touchée. Chez les seniors, ce type de fracture entraîne des répercussions physiques majeures, compliquées par leur fragilité naturelle.

Qu’est-ce qu’une fracture du col du fémur ?

La fracture du col du fémur correspond à une cassure de l’os de la hanche, située juste en dessous de la tête fémorale.

Elle se produit souvent lors d’une chute et affecte gravement la mobilité, limitant toute possibilité de soutien sur la jambe blessée.

Ce type de fracture peut être intracapsulaire (à l’intérieur de l’articulation) ou extracapsulaire, chaque cas présentant des risques de complications diverses.

Pourquoi les seniors sont-ils plus à risque ?

Avec l’âge, les os deviennent plus fragiles en raison de l’ostéoporose[3], un affaiblissement progressif de la structure osseuse.

La diminution de la masse musculaire et la baisse de la coordination augmentent également le risque de chute. Les seniors souffrent souvent de pertes d’équilibre qui, combinées à des os plus fragiles, expliquent la fréquence des fractures du col du fémur dans cette tranche d’âge.

Pourquoi meurt-on d’une fracture du col du fémur ? Les principaux risques

La mortalité associée à cette fracture n’est pas directement liée à la blessure elle-même, mais plutôt à une cascade de complications potentielles qui peuvent survenir pendant et après le traitement.

Complications postopératoires fréquentes

Les complications postopératoires représentent une cause majeure de décès. La phlébite et l’embolie pulmonaire, favorisées par l’immobilisation, constituent des risques graves et parfois fatals.

Les infections nosocomiales, particulièrement dangereuses chez les patients âgés immunodéprimés, peuvent conduire à des septicémies.

L’ostéonécrose de la tête fémorale et le descellement de prothèse nécessitent souvent de nouvelles interventions risquées.

D’autres complications médicales comme les troubles cardiaques ou rénaux peuvent également survenir.

L’immobilisation prolongée et ses effets

L’immobilisation forcée après la fracture peut entraîner de nombreuses complications. Le développement d’escarres peut conduire à des plaies profondes, difficiles à traiter.

Les infections pulmonaires, favorisées par la stase et la position allongée, sont fréquentes et particulièrement dangereuses chez les personnes âgées.

L’atrophie musculaire progressive compromet les chances de récupération et peut conduire à une perte définitive d’autonomie.

Cette perte de mobilité peut déclencher un cercle vicieux où le patient perd progressivement son autonomie et sa capacité à récupérer, accélérant le déclin général et favorisant le syndrome de glissement.

LIRE AUSSI : 10 signes avant-coureurs de syndrome de glissement chez la personne âgée 

Impact des comorbidités sur la survie

Les pathologies préexistantes compliquent significativement la récupération. Le diabète augmente les risques d’infection et retarde la cicatrisation. L’insuffisance cardiaque limite la capacité à supporter l’intervention et la rééducation.

L’état nutritionnel et cognitif influence également le pronostic. Plus le patient était fragile avant l’accident, plus les risques de complications fatales sont élevés. La polymédication, fréquente chez les seniors, peut aussi interférer avec le traitement.

mdecin informant un patient âgé sur les risques d'une fracture du col du fémur

Les étapes du traitement : prise en charge et pronostic

La prise en charge d’une fracture du col du fémur chez les seniors requiert une intervention rapide et adaptée pour limiter les risques. Des soins complets, de la chirurgie à la rééducation, sont essentiels pour prévenir les complications graves.

Traitement chirurgical (ostéosynthèse ou prothèse de hanche) et hospitalisation

Pour traiter une fracture du col du fémur, deux types de chirurgie sont courants : l’ostéosynthèse, qui consiste à fixer les fragments d’os avec des vis ou des plaques, et la pose d’une prothèse de hanche en cas de dommages importants. Le choix du type de chirurgie dépend de multiples facteurs : âge, qualité osseuse, type de fracture et niveau d’activité antérieur.

L’intervention chirurgicale doit être réalisée dans les 48 heures suivant la fracture pour minimiser les complications liées à l’immobilisation. L’hospitalisation dure généralement entre une et deux semaines, période durant laquelle une surveillance étroite est nécessaire pour détecter précocement toute complication.

LIRE AUSSI : Fracture du col du fémur : Quelle prise en charge en EHPAD ?[1] 

Rôle de la rééducation dans la récupération

La rééducation après une fracture du col du fémur est essentielle. Une mobilisation précoce et une kinésithérapie[4] adaptée permettent de renforcer les muscles et d’améliorer la circulation, réduisant ainsi le risque de complications.

La réadaptation fonctionnelle, en s’appuyant sur des exercices progressifs, favorise la reprise de l’autonomie et augmente les chances de récupération, bien que ce processus puisse prendre plusieurs mois.

Prévenir les fractures du col du fémur chez les personnes âgées

Si la fracture du col du fémur représente un risque majeur, il est possible d’adopter des mesures de prévention efficaces pour en limiter l’incidence chez les seniors.

Mesures pour réduire les risques de chute

La prévention des chutes passe par l’aménagement de l’espace de vie :

  • installation de barres d’appui dans la salle de bain et les toilettes ;
  • suppression des tapis glissants ou mal fixés ;
  • amélioration de l’éclairage dans toutes les pièces ;
  • sécurisation des escaliers avec des rampes solides.

L’organisation des espaces doit faciliter les déplacements, avec des meubles stables et des passages dégagés. Un éclairage nocturne adapté et des chaussures antidérapantes complètent ces mesures préventives.

LIRE AUSSI : Chute de la personne âgée : Les bonnes pratiques à domicile et en EHPAD[1] 

Renforcement de la santé osseuse et musculaire

Un dépistage régulier de l’ostéoporose[3], particulièrement après la ménopause, permet une prise en charge précoce. Un suivi médical régulier permet d’ajuster les traitements et de prévenir les facteurs de risque.

Le maintien d’une activité physique adaptée, comme la marche ou le tai-chi, renforce l’équilibre et la masse musculaire. Une alimentation équilibrée, riche en calcium et vitamine D, associée si nécessaire à une supplémentation, est essentielle.

La fracture du col du fémur chez les personnes âgées reste un événement dramatique dont les conséquences peuvent être fatales. La mortalité élevée s’explique par la combinaison de multiples facteurs : fragilité préexistante, complications postopératoires et perte d’autonomie. Une prise en charge rapide et adaptée, associée à une rééducation précoce, permet d’améliorer significativement le pronostic. La prévention, à travers l’aménagement du domicile et le maintien d’une bonne santé osseuse, demeure la meilleure approche.

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