L'aide-soignante, figure incontournable des établissements d'hébergement pour personnes âgées, joue un rôle central dans le bon déroulement de la prise en charge des résidents, particulièrement durant les heures nocturnes. Cet article explore les réalités de ce travail de nuit, de la gestion du nombre de patients à la continuité des soins, mettant en lumière l'impact significatif de cette profession sur la qualité de vie des seniors en EHPAD[1].
Quel est le taux d’encadrement en EHPAD[1] la nuit et le jour ?
Le taux d'encadrement en EHPAD[1], que ce soit de jour ou de nuit, est un élément crucial pour assurer des soins de qualité aux résidents. Cependant, il faut noter que les chiffres peuvent varier en fonction de différents critères tels que :
- la région ;
- le statut public ou privé de l’établissement ;
- le GMP ou Niveau de perte d’autonomie moyen des personnes hébergées.
Selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, le taux d’encadrement de jour en EHPAD[1] s’élève à 60 ETP (équivalent temps plein) pour 100 lits, ce qui équivaut à 6 encadrants pour 10 résidents, les soignants représentant la moitié du personnel, soit 3 soignants pour 10 résidents.
La nuit, ce ratio peut atteindre jusqu’à 16, 20 voire 30 patients par soignant.
Quel est le rôle de l’aide-soignante en maison de retraite ?
Proche des patients et de leur famille, l'aide-soignante occupe une place cruciale au sein du personnel et joue un rôle polyvalent, allant de l'assistance matérielle au soutien émotionnel quotidien.
Surveiller les patients
L’une des tâches fondamentales de l’aide-soignante en maison de retraite médicalisée est la surveillance attentive des résidents, garantissant leur sécurité de jour comme de nuit.
Cela inclut la compréhension de leurs besoins individuels, la connaissance de leurs habitudes et la reconnaissance des signaux non-verbaux qu’ils peuvent envoyer lorsqu'ils se retrouvent dans une situation inconfortable.
En maintenant une vigilance constante, elle peut identifier rapidement tout changement dans l’état de santé du senior, qu’il s’agisse d’une altération de sa mobilité, de troubles du sommeil ou de signes de détresse émotionnelle.
Gérer les urgences
L'aide-soignante est formée pour faire face à diverses situations d'urgence. Qu'il s'agisse d'une chute, d’un souci de santé soudain ou d'un problème lié à la sécurité, elle doit réagir rapidement et efficacement. En initiant les premiers secours, en appelant les professionnels de la santé appropriés et en coordonnant les actions nécessaires, elle contribue à minimiser les risques et à assurer la sécurité des résidents.
Réaliser les soins d’hygiène et de santé
Une partie significative du travail de l'aide-soignante réside dans la réalisation des soins d'hygiène et de santé. Cela englobe l'aide à la toilette, le changement des vêtements, le maintien de la propreté corporelle, ainsi que la prévention des complications liées à l'immobilité, telles que la prévention d’escarre[5].
Elle accompagne les résidents dans les gestes de la vie quotidienne, en les aidant à se lever, à se coucher et à prendre leurs repas si nécessaire.
Cette prise en charge vise à préserver la dignité des résidents tout en assurant leur confort et en contribuant à leur bien-être global.
Apporter une présence rassurante aux résidents
Au-delà des tâches techniques, l'aide-soignante contribue grandement à l'aspect émotionnel du bien-être des personnes âgées. Sa présence rassurante, son écoute active et son empathie jouent un rôle essentiel dans la création d'un environnement où les résidents se sentent compris et soutenus. Cette dimension humaine de son rôle contribue à renforcer les liens et à favoriser une atmosphère chaleureuse au sein de la maison de retraite.
Quelles sont les spécificités du travail de nuit en EHPAD[1] ?
Le travail de nuit pose certains défis spécifiques en EHPAD[1], notamment pour les aides-soignantes qui assurent une prise en charge essentielle des patients garantissant une parfaite continuité des soins.
Un emploi avec une grande autonomie
En raison de la réduction du personnel pendant la nuit, l'aide-soignante est souvent amenée à prendre des décisions seule. Elle doit aimer travailler de manière indépendante, posséder des compétences organisationnelles ainsi qu’une grande capacité à résoudre des problèmes de manière autonome.
La gestion de la fatigue
Le travail de nuit en structure pour personnes âgées est particulièrement fatigant et pénible, entraînant des perturbations du sommeil et nécessitant une adaptation du rythme biologique.
L’aide soignante de nuit doit faire preuve d’une grande résistance et être en mesure de rester éveillée lorsque tout le monde dort. Cela passe par des pauses régulières ainsi que la prise de micro siestes afin de maintenir un niveau de vigilance accru et d’assurer la qualité des soins.
Une communication restreinte avec l’équipe soignante
Pendant la nuit, la communication avec les autres membres de l'équipe peut être limitée en raison de la réduction du personnel. L'aide-soignante de nuit doit être capable de travailler de manière autonome sur la base des informations partagées avec l’équipe de jour. Elle peut toutefois faire appel au médecin de garde ou dans certains cas s’appuyer sur l’expérience de l’infirmière de nuit en cas d’urgence.
Des soins différents
Les soins dispensés pendant la nuit diffèrent de la prise en charge de jour. L'aide-soignante de nuit se concentre davantage sur la surveillance, la gestion des urgences et la prévention des troubles du sommeil.
La nuit, les résidents et notamment ceux atteints de pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer[6] peuvent être plus enclins à exprimer leurs angoisses, augmentant ainsi les besoins en assistance et en réconfort.
Par ailleurs, la sollicitation régulière des personnes âgées, notamment à travers des sonneries fréquentes, nécessite une disponibilité constante de l'aide-soignante pour répondre aux demandes, et maintenir une atmosphère sereine pendant la nuit
Comment s’organise la continuité des soins entre le personnel de jour et de nuit ?
L'organisation de la continuité des soins entre le personnel de jour et de nuit constitue un enjeu majeur dans le cadre des établissements de santé tels que les EHPAD[1]. Pour assurer une transition fluide et garantir la qualité des soins tout au long des 24 heures, une communication efficace entre les équipes de jour et de nuit est essentielle.
Les aides-soignantes de nuit reçoivent des informations détaillées sur l'état de santé des résidents, les événements notables et les interventions réalisées durant la journée. Cette transmission d'informations, qu'elle soit orale ou écrite, permet de maintenir la continuité des soins et de s'assurer que toutes les particularités des résidents sont prises en compte.
Les rapports de relève détaillent les événements clés, les changements dans l'état des résidents, ainsi que les besoins spécifiques. Une documentation précise permet aux aides-soignantes de nuit d'appréhender rapidement la situation et de fournir des soins personnalisés.
L’aide-soignante de nuit est un acteur majeur des EHPAD[1], jouant un rôle essentiel dans le maintien du bien-être des résidents durant la nuit. Face au nombre important de résidents à gérer, elle doit savoir faire preuve d'une grande autonomie pour répondre à leurs demandes quelle que soit l’heure de la nuit, ceci afin d’assurer une continuité des soins de qualité.
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