Lorsque le maintien à domicile[1] d’une personne âgée devient compliqué, l’entrée en EHPAD est souvent le meilleur recours. Cependant, la décision de placer un proche en maison de retraite [2]est souvent difficile à prendre, aussi bien pour la personne âgée dépendante que pour son entourage. Dans cet article, nous explorons les raisons motivant le placement en structure d’hébergement pour seniors et faisons le point sur les différentes personnes susceptibles d’intervenir dans ce choix délicat.
Qui peut décider de placer une personne âgée en maison de retraite?
La décision de placer une personne âgée en maison de retraite implique souvent la participation de plusieurs intervenants.
Le senior lui-même
Souvent, le senior est le principal décideur de son placement en maison de retraite. Conscient de ses besoins changeants et de la difficulté à maintenir son autonomie, il peut exprimer volontairement le désir de s'installer en EHPAD[2]. Dans tous les cas, le respect de la volonté du senior est un aspect crucial dans la prise de décision, mettant en avant son droit de refus même dans une situation de dépendance[4].
Le médecin
En évaluant la santé physique et mentale du senior, le médecin peut recommander le placement en maison de retraite si les besoins médicaux ne peuvent plus être correctement pris en charge à domicile. La recommandation médicale a généralement un poids significatif dans la décision finale.
La famille
Les discussions familiales peuvent impliquer les enfants, ou d'autres proches, et sont souvent l'occasion d'exprimer les préoccupations et les besoins du senior. Il est crucial que la famille collabore pour s'assurer que le départ vers la maison de retraite médicalisée se passe bien et sans soucis. Cela permet à la personne âgée de se sentir soutenue et comprise pendant cette période de transition vers un environnement différent.
Quelles peuvent être les raisons d’une entrée en EHPAD[2] ?
La décision d'opter pour un placement en EHPAD [2]est souvent influencée par une combinaison de facteurs essentiels.
La perte d’autonomie
L'une des raisons les plus fréquentes du placement en maison de retraite est la perte d'autonomie progressive de la personne âgée. En effet, lorsque les activités quotidiennes deviennent de plus en plus difficiles à gérer de manière indépendante, le recours à un environnement plus structuré comme un EHPAD[2] permet de garantir une assistance constante et adaptée.
Des besoins de soins spécialisés
Les besoins médicaux complexes, qu'ils soient liés à des affections chroniques, à des soins post-opératoires ou à une surveillance régulière, tels que dans le cas de la maladie d’Alzheimer[5], peuvent être un critère décisif lors d’un placement en maison de retraite. Ces établissements offrent un accès rapide à des soins spécialisés et à un personnel médical qualifié.
L’isolement social
Les personnes âgées, confrontées à la solitude et à un manque d'interaction sociale, peuvent bénéficier d'un environnement en EHPAD[2] offrant des opportunités de socialisation, d'activités collectives et de compagnie.
L’épuisement des aidants familiaux
Le rôle des aidants familiaux peut devenir émotionnellement et physiquement exigeant. Dans ce cas, le placement en EHPAD[2] peut être envisagé pour assurer la sécurité et le bien-être de la personne âgée tout en soulageant la pression sur la famille.
Le besoin de surveillance
Lorsque la sécurité du senior devient une préoccupation majeure, notamment en raison de risques liés à des problèmes de mobilité ou de démence, le placement en EHPAD[2] peut garantir une surveillance constante et une réponse rapide en cas d'urgence.
Peut-on placer une personne contre son gré ?
Certaines personnes âgées refusent catégoriquement l’entrée en maison de retraite. Dans ce cas, la question de placer la personne âgée contre son gré soulève des préoccupations éthiques majeures.
L’importance de recueillir l’accord de la personne concernée
Selon la loi du 28 décembre 2015 portant sur l’adaptation de la société au vieillissement, il est impératif de recueillir le consentement libre et éclairé du futur résident au moment de la signature du contrat de séjour[6]. Le placement en EHPAD[2] à l’encontre de la volonté de la personne concernée est formellement interdit.
Au moment de l’admission, un entretien préalable à l’entrée doit être organisé entre la personne âgée et le directeur de l’établissement dans le but de permettre au senior de donner son accord ou de refuser, sans subir de pression familiale.
La mise sous tutelle[7]
Lorsque l’état de santé de la personne devient préoccupant et qu’elle nécessite des soins intensifs, mais qu’elle est incapable de consentir, une mise sous tutelle[7] peut être envisagée.
Initialement, un constat médical précis établi par un professionnel de santé est nécessaire pour déterminer l’incapacité de la personne âgée à prendre des décisions autonomes. Une fois le constat établi, la famille ou les proches peuvent entamer une procédure de mise sous tutelle[7] auprès du tribunal compétent. Le juge des tutelles est chargé d’évaluer la nécessité de la mise sous tutelle[7][8] et de désigner un tuteur légal qui doit agir dans l’intérêt supérieur de la personne âgée.
Avoir recours à la médiation à l’amiable
Dans certains cas, lorsque la famille n’arrive pas à se mettre d’accord, il est possible d’avoir recours à un médiateur familial. Il facilite les discussions afin de trouver des solutions consensuelles et de surmonter les éventuels désaccords. La médiation familiale permet également d’explorer les autres options de prises en charge, en cherchant des compromis qui respectent le bien-être de la personne âgée.
Y a-t-il des alternatives au placement en EHPAD[2] ?
Il existe différentes autres options d'hébergement adaptées aux personnes âgées en perte d’autonomie.
L’aide à domicile[9]
L'aide à domicile[9] est un choix possible pour les personnes âgées qui souhaitent rester dans le confort de leur foyer tout en recevant le soutien nécessaire. Des professionnels de l'aide à domicile[9] peuvent les assister dans les tâches quotidiennes, fournir des soins médicaux à domicile, et offrir une compagnie précieuse. Cette option favorise le maintien de l'autonomie et permet de continuer à vivre dans un environnement familier.
L’accueil familial
L'accueil familial fait partie des alternatives de logements intergénérationnels. Cette solution offre la possibilité à un senior d'être hébergé au sein du domicile d'un accueillant familial agréé par le Conseil départemental. En plus de son coût plus abordable qu’un séjour en EHPAD[2], cette forme d'hébergement offre l'avantage d'un environnement convivial et chaleureux.
L’habitat inclusif
L'habitat inclusif représente une approche novatrice qui encourage la cohabitation intergénérationnelle. Elle implique la création de communautés où des personnes âgées vivent aux côtés de personnes plus jeunes. Cette dynamique favorise l'échange de services et de soutien mutuel, créant un environnement qui bénéficie à toutes les générations.
En conclusion, si différentes personnes peuvent intervenir dans la décision du placement en EHPAD[2], il reste crucial d'obtenir le consentement libre et éclairé de la personne concernée, sauf dans le cas d’une mise sous tutelle[7]. La prise en compte de son avis permet d’assurer une meilleure transition vers la maison de retraite qui respecte les souhaits et le bien-être du senior.
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