La sénilité, détérioration des facultés cognitives chez les personnes âgées, est aujourd’hui davantage désignée par les termes de démence ou de troubles neurodégénératifs. Ces troubles se manifestent par des symptômes comme des pertes de mémoire et de la confusion. Découvrez comment la prise en charge des professionnels en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)[1] vise à améliorer la qualité de vie des patients séniles, tout en garantissant leur sécurité.
Sénilité en EHPAD[1] : De quoi s’agit-il ?
La sénilité est un terme générique qui désigne le vieillissement du cerveau. Elle peut se manifester par des troubles cognitifs, comportementaux ou psychiques, qui affectent la mémoire, le langage, le raisonnement, l’orientation, l’humeur ou la personnalité de la personne âgée.
Une personne sénile est une personne âgée qui souffre de démence, c’est-à-dire d’une perte progressive et irréversible des fonctions mentales. Il existe plusieurs types de démence, dont la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer[3].
Quels sont les signes de sénilité chez un résident ?
La sénilité en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD[1]) se manifeste différemment selon le type et le stade de la démence :
- oublis de noms, de dates, de rendez-vous ou d’événements récents ;
- difficultés à trouver leurs mots, à suivre une conversation, à lire ou à écrire ;
- problèmes de logique, de jugement, de planification ou de résolution de problèmes ;
- perte des repères spatiaux ou temporels ;
- irritabilité, agressivité, apathie, dépression[4], anxiété ou paranoïa ;
- impulsivité, désinhibition, indifférence ou dépendance[5] ;
- troubles du sommeil, de l’appétit, de la marche, de l’équilibre, de la vision ou de l’audition.
Quels sont les causes et facteurs de risques de la démence sénile ?
La sénilité, souvent associée à des maladies neurodégénératives comme Alzheimer[3] ou la démence à corps de Lewy, peut aussi résulter de lésions cérébrales, d’infections, de toxines ou de troubles métaboliques.
Plusieurs facteurs de risque peuvent accélérer l’apparition ou l’aggravation de la démence chez la personne âgée. L’âge est le plus significatif, mais les antécédents familiaux peuvent révéler une prédisposition génétique.
Les maladies cardiovasculaires, telles que l’hypertension, le diabète, le cholestérol ou l’obésité, peuvent perturber la circulation sanguine cérébrale.
Les facteurs environnementaux et psychosociaux, tels que le tabagisme, l’alcoolisme, la pollution et l’exposition à certains produits chimiques jouent également un rôle.
Comment se déroule le diagnostic de la sénilité pendant un séjour en EHPAD[1] ?
Le diagnostic de la sénilité en EHPAD[1] repose sur une évaluation globale de l’état de santé du résident âgé, qui prend en compte son histoire médicale, ses antécédents familiaux, ses symptômes et ses capacités fonctionnelles.
Le diagnostic implique la réalisation de différents examens :
- des tests neuropsychologiques, qui mesurent les fonctions cognitives du résident âgé, comme la mémoire, le langage, l’attention ou le raisonnement ;
- des prélèvements biologiques, qui permettent de rechercher des anomalies dans le sang ou le liquide céphalo-rachidien ;
- des imageries médicales, qui visualisent l’état du cerveau, comme l’électroencéphalogramme, le scanner ou l’IRM.
Les enjeux de la sénilité en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD[1])
La sénilité en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD[1]) pose de nombreux enjeux, tant pour les résidents que pour les professionnels qui les accompagnent.
Préserver les droits et la qualité de vie des résidents
Les résidents âgés en situation de sénilité ont droit au respect de leur dignité, de leur intimité, de leur liberté, de leur sécurité, ainsi qu’à une prise en charge adaptée à leurs besoins. Leur consentement doit être respecté.
Le personnel de l’établissement doit garantir ces droits en considérant la capacité de discernement, le projet de vie et le degré d’autonomie des résidents. Il doit favoriser leur bien-être tout au long du séjour, en créant un environnement confortable, stimulant, sécurisant et rassurant.
Développer des moyens humains et matériels pour les soins
Les résidents séniles requièrent une prise en charge spécifique, alliant médical, paramédical, psychologique et social. Une équipe pluridisciplinaire est indispensable pour réaliser les soins : médecins, infirmiers, aides-soignants, psychologues, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, animateurs et bénévoles.
Pour les professionnels de l’établissement, des équipements médicaux adaptés, des dispositifs de sécurité et des aides techniques sont nécessaires. Mais des conditions de travail optimales, comme des effectifs suffisants, une charge de travail aménagée et des temps de repos sont également essentiels.
Proposer une formation à tous les professionnels
Les professionnels doivent être formés aux spécificités de la sénilité, afin de mieux comprendre les troubles des résidents, de mieux communiquer avec eux, de mieux les accompagner, et de mieux prévenir les situations de crise. Ils doivent également être formés aux techniques de soin et d’animation, permettant d’assurer un séjour serein à chaque personne âgée souffrant de maladies neurodégénératives.
La formation doit être continue, afin de permettre aux professionnels de se mettre à jour sur les dernières avancées en matière de soins, de perfectionner leurs compétences dans les actes médicaux, et de partager leurs expériences. Elle doit être accessible à tous les professionnels, quel que soit leur statut, leur fonction ou leur ancienneté.
Prise en charge des résidents séniles en EHPAD[1]
La prise en charge des résidents séniles en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD[1]) repose sur trois axes principaux.
Sécurité et accompagnement
Les résidents séniles sont exposés à des risques accrus de chute, de fugue, de maltraitance, d’errance, de déshydratation, de dénutrition[6], d’infection, etc. Les professionnels de santé doivent donc assurer leur sécurité durant leur séjour, en les surveillant, en les protégeant, en les aidant et en intervenant en cas d’urgence.
Activités et programmes adaptés
Les résidents séniles nécessitent des activités sur mesure, adaptés à leurs état, capacités, intérêts et besoins. Le personnel propose des animations stimulant leurs fonctions cognitives, motrices, sensorielles, affectives et sociales.
Les programmes adaptés, tels que les unités de vie protégées, les ateliers mémoire et les activités thérapeutiques, visent à améliorer la qualité de vie des résidents séniles en EHPAD[1], offrant un cadre de vie, un contenu et un suivi adaptés.
Soutien aux familles
Les familles des résidents séniles sont souvent confrontées à un sentiment de culpabilité, à un deuil anticipé, du stress, de l’angoisse et de la fatigue. Les professionnels de santé doivent les soutenir, en leur offrant :
- de l’information, sur la maladie, les soins, les droits, les aides, etc. ;
- de l’écoute, pour entendre leurs besoins, leurs attentes, leurs émotions, etc. ;
- du conseil, pour les aider à prendre des décisions, à gérer les situations difficiles, à préserver leur santé, etc. ;
- de l’accompagnement, pour les impliquer dans le projet de vie du résident, les associer aux activités, les inviter aux réunions, etc. ;
- du répit, pour leur permettre de souffler, de se ressourcer et de se détendre.
La sénilité en EHPAD[1] est un défi majeur, qui nécessite une prise en charge spécifique et respectueuse. Les professionnels doivent être formés, équipés, et soutenus, pour offrir aux résidents séniles et à leurs familles une qualité de vie optimale et un séjour serein.
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