Lorsque la santé décline et que l'autonomie diminue, le séjour en Unité de Soins de Longue Durée (USLD)[1] est parfois la seule option, offrant un accompagnement continu aux seniors qui en ont le plus besoin. Au cœur de cette mission, se trouve un aspect essentiel souvent négligé : la nutrition. En effet, dans ce type d’établissement pour personnes âgées dépendantes, les besoins nutritionnels sont spécifiques et l’alimentation revêt une importance capitale dans le processus de guérison et la qualité de vie des résidents.
Qu’est-ce qu’une USLD[1] ?
Les Unités de Soins de Longue Durée (USLD[1]) sont des établissements spécialisés qui accueillent des seniors en perte d'autonomie nécessitant des soins constants et prolongés. Ces services sont conçus pour offrir un accompagnement médicalisé et un suivi attentif aux résidents, dont les besoins de santé évoluent avec le temps.
Rattachées à des hôpitaux, ces unités s’adressent généralement à des seniors de plus de 60 ans et dans une moindre mesure à des personnes plus jeunes souffrant de pathologies lourdes et chroniques, telles que la maladie d’Alzheimer[4], de Parkinson, de séquelles d’AVC[5] ou encore de cancers.
Quels sont les facteurs impactant l’alimentation en USLD[1] ?
Les personnes âgées en général, et à fortiori en unité SLD, vivent de nombreux changements à même d’influencer leur alimentation tels que :
- une perte d’appétit ;
- des difficultés à reprendre du poids suite à une phase de dénutrition[6] en cas de pathologies graves, par exemple ;
- une altération des fonctions sensorielles, comme le goût ou l’odorat, des éléments déterminants dans le plaisir de manger et le choix des aliments ;
- des modifications métaboliques, notamment en ce qui concerne la sécrétion d’insuline ou encore le stockage du glycogène au niveau musculaire.
Quels sont les besoins nutritionnels en USLD[1] ?
Les résidents en services USLD[1] ont des besoins nutritionnels spécifiques en raison de leur état de santé et de leur âge avancé. En effet, 20 à 30 % des personnes âgées en EHPAD souffrent d’obésité et 20 à 50 % des patients accueillis en USLD[1][2] sont dénutris.
Maladies chroniques et alimentation sont étroitement liées et la surcharge pondérale et les déséquilibres alimentaires sont des facteurs de risque à prendre en compte dans la prise en charge des personnes âgées en EHPAD et encore plus spécifiquement en USLD[2][1].
La dénutrition[6] peut comprendre une insuffisance d'apports en micronutriments ou en minéraux, présents en grande quantité dans les fruits et légumes notamment, tels que les vitamines du groupe B, facteur de risque des maladies cardio-vasculaires et de démence, les micronutriments antioxydants, facteur de risque d'aggravation de toutes les pathologies, et d'accélération du processus de vieillissement. La déficience en calcium est également fréquente avec pour conséquence l'augmentation du risque d'ostéoporose[7].
Selon le PNNS, les personnes âgées fragiles devraient consommer au cours de la semaine :
- au moins 5 fruits et légumes par jour ;
- du pain et autres aliments céréaliers (pommes de terre et légumes secs), à chaque repas et selon l’appétit ;
- des produits laitiers, 3 ou 4 fois par jour ;
- de la viande, du poisson ou des oeufs, 2 fois par jour ;
- des matières grasses, sans en abuser ;
- des produits sucrés de manière limitée ;
- 1 à 1,5 litres d’eau par jour.
L’importance d’avoir une bonne alimentation en USLD[1]
Une alimentation équilibrée en résidence USLD[1] contribue de manière significative au processus de guérison des patients. Elle participe notamment :
- au renforcement du système immunitaire et à la résistance aux infections ;
- à l’apport énergétique permettant à l’organisme de fonctionner correctement tout au long de la journée ;
- au maintien de la masse musculaire ;
- à la régulation des fonctions métaboliques.
Comment diagnostiquer une dénutrition[6] chez la personne senior en USLD[1] ?
La nutrition est diagnostiquée chez une personne senior lorsqu’on observe une perte de poids de plus de 5 % en un mois, ou de plus de 10 % en 6 mois, un IMC inférieur ou égal à 21 et un MNA (Mini Nutritional Assessment) inférieur à 17.
La prévention de la dénutrition[6] passe par une surveillance régulière du poids, une supplémentation systématique en vitamine D, une activité physique modérée lorsque la santé du senior le permet, la surveillance de l’hygiène bucco-dentaire et la prise de 3 repas par jour en suivant les recommandations du PNNS.
Recommandations et conseils pratiques en USLD[1] pour éviter la dénutrition[6] du senior
L'importance de la notion de plaisir ne saurait être sous-estimée lorsqu'il s'agit de l'alimentation au sein des services USLD[1] et en EHPAD[2]. Intégrer des éléments gustatifs sélectionnés dans les repas aide à stimuler l'appétit, favorise une expérience alimentaire positive et contribue au bien-être émotionnel des patients.
Une communication transparente sur les menus est essentielle. En informant préalablement les résidents des plats prévus, les établissements leur permettent de s'exprimer sur leurs préférences alimentaires, instaurant ainsi un sentiment d'autonomie et de participation active dans le choix de leur repas.
L'individualisation des repas est également importante, surtout pour les résidents présentant des pathologies telles que la maladie d'Alzheimer[4] ou de Parkinson. Des règles spécifiques, telles que manger avec les mains pour ceux ayant des troubles de la coordination, permettent d'adapter l'alimentation à leurs besoins particuliers, préservant ainsi leur dignité et facilitant le processus alimentaire.
Pour les résidents souffrant de troubles de la déglutition, il est impératif d'adapter les textures. Des aliments présentés sous forme modifiée, par exemple, peuvent faciliter la déglutition tout en préservant les apports nutritionnels nécessaires.
En outre, l'enrichissement des aliments est une stratégie efficace pour limiter le recours aux compléments nutritionnels oraux. En apportant des éléments nutritifs aux plats, tels que des protéines supplémentaires ou des graisses saines, les établissements peuvent favoriser une alimentation plus équilibrée et réduire la dépendance[8] aux compléments.
Enfin, instaurer une souplesse dans la prise horaire des repas est également crucial. Reconnaître et respecter les rythmes individuels des résidents favorisent une approche plus holistique de la nutrition, permettant à chaque senior de savourer ses repas aux moments qui leur conviennent le mieux.
En plus des points évoqués, d'autres recommandations pratiques incluent la diversification des menus pour éviter la monotonie, l'utilisation d'assiettes colorées pour stimuler l'appétit visuel, et la mise en place d'activités sociales autour des repas pour favoriser une ambiance conviviale et stimulante.
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